Ses travaux sur l'audition et la surdité héréditaire, de portée majeure pour les jeunes malentendants, devraient aussi améliorer la vie des seniors.

La cochlée, organe sensoriel de l'audition, n'a plus de secret - ou presque - pour Christine Petit. Professeur au Collège de France et à l'Institut Pasteur et directrice de l'unité Inserm 1120 (génétique et physiologie de l'audition), elle est à l'origine de la découverte de très nombreux gènes responsables de surdité, des mécanismes défectueux associés et du déchiffrage du fonctionnement de cet organe à l'échelle moléculaire.

Le Point.fr : Quel a été le point de départ de vos travaux ?

Christine Petit : J'ai toujours été intéressée par la perception sensorielle et la communication entre les individus. Après des travaux portant sur l'étude de l'olfaction, j'ai opté pour celle de l'audition. À l'époque, on disposait de connaissances sur le mode de fonctionnement du système auditif, en particulier sur celui de la cochlée, mais d'aucune donnée permettant de comprendre les mécanismes moléculaires de son développement ou son fonctionnement. La raison en est le très faible nombre de cellules pour chacun des types cellulaires qu'il comporte. À la réflexion, seule l'approche génétique, c'est-à-dire la recherche des gènes dont le déficit est à l'origine de surdité, pouvait permettre d'accéder à une compréhension de son fonctionnement au niveau cellulaire et moléculaire puisque son efficacité, contrairement à celle de toutes les autres approches, est indépendante du nombre de cellules et de molécules impliquées dans le processus que l'on cherche à élucider. (...)

 

Auteur de l'article original: Anne Jeanblanc
Source: Le Point
Date de publication (dans la source mentionnée): Mardi, 1. Avril 2014
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