VIDEO. Des fourmillements dans les mains, des douleurs derrière les yeux ou encore des troubles de la marche et de l’élocution… les symptômes de la sclérose en plaques peuvent se confondre avec ceux de nombreuses pathologies neurologiques. Et ainsi retarder le diagnostic de cette maladie chronique affectant en grande majorité les femmes. Le point à l’occasion de la Journée mondiale dédiée ce 31 mai.

Comme la plupart des maladies auto-immunes, la sclérose en plaque touche une majorité de femmes. Le rapport est de 3 cas au féminin pour 1 au masculin. Au total, 50 000 des 80 000 patients pris en charge pour cette inflammation du système nerveux central (cerveau et moelle épinière) sont des femmes. Les hommes, eux, sont moins touchés, mais atteints d’une forme plus sévère de la SEP.

Pourquoi les femmes ?

La plupart des femmes apprennent leur maladie entre 20 et 40 ans. « Aucune preuve scientifique n’explique aujourd’hui cette sur-exposition des femmes à la SEP », explique Violetta Zujovic, chercheur à l’Institut du Cerveau et de la Moelle Epinière (ICM). « Mais de sérieuses pistes sont envisagées, comme l’influence des hormones menstruelles sur le système immunitaire ». Mais aussi « le tabagisme et la pilule ». Logique alors que cette fragilité des femmes remonte à la fin du XXe siècle, période d’émancipation. « En revanche, contrairement aux idées reçues, il n’existe aucun lien entre la vaccination anti papillomavirus humain* et la survenue de cette atteinte. »

Une incidence plus élevée chez les femmes, c’est une chose. Mais la maladie entraîne-t-elle pour autant des problèmes typiquement féminins ? « Non pas spécifiquement », répond le Dr Sandrine Wiertlewski, neurologue au CHU de Nantes. A l’exception de la grossesse et de ses suites.. Souvent appréhendée, la maternité s’avère en fait compatible avec la SEP. D’ailleurs, les hormones sécrétées pendant les 9 mois renforcent le système immunitaire et diminuent la fréquence des poussées. Certes l’appréhension est souvent forte concernant les poussées après la grossesse. Mais des traitements par immuno-modulateurs, corticoïdes ou hormones sexuelles aident à diminuer le nombre et l’intensité des crises post-partum.

Autre point, chez les patientes, « des baisses de la libido et des douleurs pendant les rapports sexuels sont aussi rapportés », note Marylène Jacq-foucher, infirmière spécialisée dans la prise en charge de la SEP au CHU de Nantes.

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Auteur de l'article original: Laura Bourgault pour Destination Santé
Source: Interview de patientes : Gabrielle, Elizabeth et Marie, les 16,17 et 18 mai. Interview médicales paramédicale : Violetta Zujovic, chercheur à l’Institut du Cerveau et de la Moelle Epinière (ICM), le 24 mai. Le Dr Sandrine Wiertlewski, neurologue, et Mary
Date de publication (dans la source mentionnée): Dimanche, 4. Juin 2017
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