Les médicaments antipsychotiques, souvent prescrits aux malades atteints de la maladie de Parkinson à un moment donné de leur maladie, feraient finalement plus de mal que de bien à certains patients.

Au moins la moitié des patients atteints de la maladie de Parkinson éprouvent une psychose à un moment donné de l'évolution de la maladie. Les médecins prescrivent alors des antipsychotiques, comme la quétiapine, par exemple. Pourtant, une nouvelle étude menée par les chercheurs de l'Ecole de médecine de Pennsylvanie (Etats-Unis) suggère que ces médicaments auraient des effets plus négatifs que positifs chez certains patients.

"Je pense que les médicaments antipsychotiques ne doivent pas être prescrits pour les patients atteints de Parkinson sans un examen attentif", a déclaré l'auteur principal de l'étude, le Pr Daniel Weintraub, professeur agrégé de psychiatrie et de neurologie.
Un plus grand nombre de décès, 6 mois après la prise de médicaments

Pour cette étude, les chercheurs ont examiné les dossiers à partir d'une grande base de données d'anciens combattants, en comparant un groupe de 7877 patients atteints de Parkinson à qui on a prescrit des médicaments entre 1999 et 2010 et un "groupe de contrôle" de taille égale de patients atteints de Parkinson n'ayant pas reçu ces médicaments.

L'analyse montre que dans les 180 jours qui ont suivi la prise de médicaments antipsychotiques, un plus grand nombre de patients sont décédés par rapport au groupe témoin. En moyenne, les malades de Parkinson ayant pris des antipsychotiques avait un risque de décès 2,35 fois plus élevé.

Ce risque était modulé selon les molécules prescrites allant d'un risque 2,16 fois plus élevé pour la quétiapine à 5,08 fois pour l'halopéridol, un antipsychotique de la première génération.
Une grande variété d'effets secondaires

Mais les chercheurs ne comprennent pas encore pleinement pourquoi ces médicaments sont liés à une mortalité plus élevée dans certains groupes de patients. Les médicaments antipsychotiques ont en effet une variété d'effets secondaires potentiels, parmi lesquels la diminution de la vigilance, l'augmentation des risques de diabète et de maladie cardiaque , une diminution de la pression artérielle ou des troubles qui peuvent ressembler à ceux observés dans la maladie de Parkinson. Les chercheurs vont donc poursuivre leur étude pour tenter de déterminer les causes de cette mortalité accrue.

Les résultats seront publiés dans le numéro de Mars du JAMA Neurology.

Auteur de l'article original: Catherine Cordonnier
Source: Top Santé
Date de publication (dans la source mentionnée): Lundi, 28. Mars 2016
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