A 6 ans, je ne dois plus faire pipi au lit
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Votre enfant de 6 ans mouille ses draps deux à trois fois par semaine ? Réagissez ! C’est peu connu, mais 6% des enfants de 5 à 10 ans font encore pipi au lit. A l’occasion de la Journée mondiale liée à cette pathologie, appelée énurésie, démêlons le vrai du faux. Non, faire pipi au lit après l’âge de 6 ans, ce n’est pas une fatalité ! Les explications du Dr Henri Lottmann, spécialisé en urologie pédiatrique, à l’hôpital Necker enfants malades (Paris).
De quoi parle-t-on ?
« L’énurésie est classée dans les incontinences intermittentes survenant exclusivement pendant le sommeil chez un enfant d’au moins cinq ans », explique le Dr Lottmann. « Nous considérons que 6% des enfants de 5-10 ans font encore pipi au lit la nuit. Puis ce taux diminue d’environ 1% par an, car il y a une guérison spontanée. Mais elle peut persister, à tel point que de 1% à 3% des plus de 18 ans souffrent d’énurésie ».
Quelles conséquences ?
Les répercussions psychologiques et familiales de l’énurésie sont incontestables. Elles justifient une prise en charge à elles seules. L’énurésie est à l’origine d’une baisse de l’estime de soi. L’enfant vit cela comme un sentiment de culpabilité, d’humiliation, d’anxiété et d’isolement. « Les parents aussi vivent mal cette situation. Ils rapportent les mêmes sentiments de culpabilité et d’anxiété et se disent fatigués de devoir laver les draps régulièrement. Les frères et sœurs sont gênés, d’autant plus s’ils partagent sa chambre ».
Libérer la parole
« La première consultation est souvent trop tardive et relève d’un facteur déclenchant, comme un départ en colonie de vacances, ou l’invitation d’un camarade à dormir. Mais en règle générale, les parents imaginent que l’énurésie va disparaître toute seule ». Cela dépend aussi de la sévérité de la maladie. « Dans 40% des cas, les enfants présentent une énurésie dite sévère et vont mouiller leurs draps trois à quatre fois par semaine ». Mais tous les parents ne feront pas la démarche d’aller consulter. Sans oublier que les médecins n’évoquent pas forcément l’énurésie. Selon une enquête de l’Institut des mamans réalisée auprès de 219 mères d’enfants énurétiques, 76,6% d’entre elles rapportent que leur médecin traitant n’a pas abordé la question de la propreté nocturne de leur enfant.
Une consultation qui peut paraître longue mais indispensable
« Nous débutons par un interrogatoire pour préciser les caractéristiques de l’énurésie, mais aussi connaître d’éventuels antécédents familiaux.
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