Selon une étude de l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT), la consommation de drogue chez les jeunes de 17 ans a continué de diminuer en 2017. Les statisticiens conseillent néanmoins de ne pas céder à une interprétation trop rapide des résultats.

Moins de quatre jeunes de 17 ans sur dix affirment avoir déjà fumé du cannabis en 2017, soit le niveau de consommation le plus bas enregistré par l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) depuis 2000, selon une étude publiée le 6 janvier 2018.

La 9ème enquête de l'Escapad (Enquête sur la santé et les consommations lors de l'appel de préparation à la défense), menée par l'OFDT en mars 2017 auprès de 46.054 adolescents de 17 ans révèle que 39,1% des jeunes affirment avoir déjà essayé le cannabis, soit près de 9% de moins qu'en 2014 (47,8%), année marquée par une forte hausse. Un sur cinq jeunes indique également avoir fumé dans le mois, contre 25,5% il y a trois ans. La part de consommateurs réguliers (consommant au moins dix fois par mois) diminue aussi, de 9,2 à 7,2%. La consommation, expérimentée en moyenne à 15,3 ans, a davantage baissé depuis 2014 chez les filles (-10%) que chez les garçons (-7%), deux fois plus nombreux à fumer régulièrement.

En général, la consommation de drogue chez les jeunes de 17 ans en 2017 a diminué.

Des résultats à nuancer

"Le niveau de consommation régulière de cannabis demeure supérieur à celui de 2011 (6,5%) et fait toujours partie des plus élevés d'Europe", souligne cependant l'OFDT. Par ailleurs, parmi les jeunes qui ont fumé du cannabis au moins une fois dans l'année, près d'un quart (24,9%) présente "un risque d'usage problématique ou de dépendance", contre 21,9% en 2014. Au total, 7,4% des adolescents de 17 ans ont une consommation problématique.

Après la hausse des consommations constatée de 2014, cette baisse générale, tous produits confondus, doit être analysée "avec précaution", a souligné Stanislas Spilka, responsable des enquêtes statistiques à l'OFDT, à l'AFP lors d'un point presse. "Les adolescents sont pleins de surprise, leurs comportements sont très variables, soumis aux effets de mode", a-t-il ajouté.

"Présupposer que la partie est gagnée est faux", a averti de son côté Nicolas Prisse, président de la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca). Il appelle à maintenir la "vigilance" et la "mobilisation collective" face à des résultats "qui peuvent être encore fragiles".

Auteur de l'article original: Hannibal Watchi avec AFP
Source: Sciences et Avenir avec agences
Date de publication (dans la source mentionnée): Vendredi, 9. Février 2018
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