Alzheimer: quand le jardin soigne et apaise
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Créé en 2010, le jardin thérapeutique de l'hôpital de Nancy est une oasis verte où les malades viennent se ressourcer.
«Ici la priorité, ce n'est pas le jardin, ce sont les patients: tout a été conçu pour eux», confie Philippe Ledogar, responsable des espaces verts de l'hôpital Saint-Julien de Nancy, en désignant la cour d'honneur transformée en jardin thérapeutique depuis 2010. Cet espace clos, d'un peu moins de 4 000 m2, planté d'une double rangée de platanes, d'érables à sucre et d'arbres à caramel (Cercidiphyllum japonicum) - ainsi nommés en raison de la forte odeur que dégagent leurs fruits en automne -, est à la fois un havre de paix et un espace de soins pour les malades qui viennent s'y ressourcer. Principalement des personnes âgées atteintes d'Alzheimer ou de maladies graves en phase palliative ou en rééducation.
«Nous accueillons simultanément une cinquantaine de patients pour des séjours courts de quatre à cinq semaines», explique le Dr Thérèse Jonveaux, neurologue et chef du service de soins de suite et de réadaptation (SSR), qui a été à l'initiative de ce projet dès 2001, à une époque où l'hortithérapie était balbutiante en France.
Un espace de déambulation libre et sécurisé
«L'environnement des malades au sens large est un aspect capital, notamment pour ceux atteints de maladies comme Alzheimer, car il peut aggraver ou, au contraire, améliorer les symptômes, souligne-t-elle. De ce point de vue, le jardin, comparé à l'hôpital avec ses longs couloirs neutres, ses codes et ses interdits, offre un espace de liberté extrêmement bénéfique et stimulant.»
Le plan Alzheimer 2008-2012, qui recommande la création de jardins thérapeutiques, conforte le Dr Jonveaux et son équipe, au moment où le projet est en phase d'aménagement. L'objectif est double: créer un espace de déambulation libre et sécurisé ouvert aux patients, à leur famille et à leurs proches 24 heures sur 24 («sauf quand il y a de la neige ou du verglas») et susciter des émotions positives au contact des plantes mais aussi d'un mobilier convivial et d'œuvres artistiques originales installées dans les massifs.
«Nous avons bien sûr gardé les arbres, les pivoines arbustives, splendides au moment de la floraison, ainsi que les quatre carrés du jardin d'origine, mais en y créant des animations autour des éléments fondamentaux que sont la terre, l'air, l'eau et le feu», explique le Dr Jonveaux devant les rosiers rouges et les spirées du carré du feu. Au milieu de la butte en pierres volcaniques dressée pour donner du relief, des bancs permettent de s'asseoir et de se recueillir, sans voir la façade de l'hôpital, donnant ainsi l'impression d'être ailleurs
«Bancs de conversation»
Vue sur la cour d'honneur de l'hôpital transformée (...)