« Where is Bryan ? » Pas simple d’apprendre une seconde langue à l’âge adulte. Des médecins canadiens sont partis du constat que certaines personnes éprouvent toutefois plus de facilités que d’autres. Non pas qu’elles soient plus intelligentes. Non, tout serait question de structure cérébrale !

« Les différentes régions de notre cerveau communiquent entre elles, y compris lorsque nous nous reposons », explique le Pr Xiaoqian Chai de la McGill University (Montréal – Canada). « La force de ces connexions varie selon les personnes et il se peut qu’elle soit liée aux capacités d’apprentissage d’une nouvelle langue ».

Pour vérifier son hypothèse, le scientifique a suivi un groupe de 15 adultes de langue maternelle anglaise souhaitant apprendre le français. Chacun des participants a été soumis à différents examens par imagerie par résonnance magnétique (IRM) fonctionnelle, au repos. Avant puis après les cours. Les auteurs se sont particulièrement intéressés à différentes connexions à l’intérieur du cortex cérébral, impliquées dans la maîtrise orale et dans la lecture.

Plasticité cérébrale

Au terme de 12 semaines d’apprentissage intensif, les participants ont été évalués. Il en ressort que celles et ceux dont les « connexions cérébrales sont les plus fortes » ont enregistré les meilleurs résultats au niveau des tests de conversation et de lecture.

Chai conclut toutefois que « les différences selon les personnes ne prédéterminent en aucun cas les chances de succès ou les risques d’échec dans l’apprentissage d’une seconde langue. Tout simplement car le cerveau est très malléable ». Une plasticité qui lui permet en quelque sorte d’être « taillé » par les apprentissages et l’expérience. Quel que soit l’âge, donc.

Auteur de l'article original: David Picot - Pour Destination Santé
Source: Journal of Neuroscience, 19 janvier 2015
Date de publication (dans la source mentionnée): Lundi, 25. Janvier 2016
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