Bruit : une autre forme de pollution
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La pollution au monoxyde de carbone, ou aux métaux lourds on connaît. Mais on a tendance à oublier qu'autour de nous il existe d'autres types de polluants dont le bruit et la télévision.
Pourquoi le bruit est-il considéré comme polluant ?
S'il n'éveille pas la même inquiétude que les autres risques environnementaux, le bruit est pourtant la cause de nombreux problèmes de santé. On pense en premier lieu aux troubles auditifs, bien sûr, des campagnes ayant mis notamment les jeunes en garde contre la musique des baladeurs, écoutée trop longtemps et à trop fort volume. La surdité provoquée par un bruit intense est transitoire (sensation d'avoir les oreilles bouchées à la fin d'un concert rock). Mais une activité prolongée dans un environnement bruyant engendre un risque de surdité irréversible. En effet, l'oreille interne ne possède que 15 000 cellules sensorielles, les cellules ciliées, qui n'ont pas la possibilité de se renouveler, alors que la surexposition au bruit finit par les détruire.
Autre souci, partagé par les habitants de logements mal insonorisés ou victimes de voisins bruyants : les troubles du sommeil, qui retentissent évidemment sur la forme, sur le moral (fatigabilité, irritabilité, déprime), ainsi que sur les performances de notre système immunitaire.
Mais si le bruit peut être qualifié de polluant, c'est avant tout parce qu'il agit comme un stress sur notre organisme. La noradrénaline, un neurotransmetteur, envoie alors un signal qui fait se tendre les muscles, accélère le cœur, rétrécit les vaisseaux sanguins et élève la tension artérielle. D'où son implication démontrée dans les maladies cardio-vasculaires... et le mal de dos. Comme tout stress, le bruit accélère également la respiration et provoque des troubles gastro-intestinaux, notamment lorsqu'il perturbe les repas. Plus on parle fort à table, plus on mange vite et l'on digère mal. Les conséquences sont particulièrement sensibles sur les enfants, une fois encore : le niveau sonore des cantines est accusé d'engendrer troubles du sommeil, fatigue, agressivité, baisse de la vigilance et difficultés de mémorisation. Mais l'école n'est pas seule en cause : transports, télévision, jeux vidéo, musique dans tous les locaux publics, etc., l'accroissement du bruit est général dans notre environnement. Et son impact profond : il influencerait même la fécondité et la vision (rétrécissement du champ visuel, réduction de la vitesse de perception des couleurs, altération de la vision nocturne). C'est donc à juste titre que l'environnement sonore constitue un des paramètres les plus importants dans le choix de notre résidence. À noter que, dans les plaintes déposées, les aboiements de chiens viennent à la première place (environ 100 dB) et représentent 23 % des troubles du voisinage, devant les instruments de musique, les discothèques (dont le martèlement des basses fréquences peut être entendu à 5 km), puis les travaux de bricolage et de jardinage. (...)