Une nouvelle étude, publiée dans la revue en ligne Neurology, montre que les personnes âgées souffrant de dépression risquent d’avoir des troubles de la mémoire. Ainsi, une dépression sévère pourrait accélérer le vieillissement cérébral.

La dépression est l’une des maladies psychiques les plus fréquentes. On estime qu’elle peut toucher 15 à 20% des Français au cours de leur vie. Neuf millions de personnes sont alors concernées. Les personnes âgées sont particulièrement sensibles à la maladie.

Une étude, menée par des chercheurs de l’Université de Miami (Floride, Etats-Unis) et publiée dans la revue Neurology, démontre que la dépression peut aggraver des troubles de la mémoire. Soigner la dépression pourrait aussi donc soigner la perte de certaines fonctions cognitives.

Pour cela, les chercheurs ont analysée le cas de 1111 personnes, âgées de 71 ans en moyenne. Au début de l’étude, chaque personne a subi des examens psychologiques, des tests de la mémoire et des capacités de réflexion. De nouveaux tests ont été effectués cinq ans plus tard.

La mémoire épisodique touchée
22% de ces participants présentaient des symptômes de dépression. Ces derniers ont dû dire combien de fois, la semaine avant le test, ils ont été d’accord avec les affirmations suivantes: "J’étais dérangé par des choses qui ne me dérangent pas d’habitude" ou "je n’avais pas envie de manger..."

Les chercheurs ont alors découvert que ceux qui avaient de plus gros symptômes de dépression avaient aussi des problèmes liés à la mémoire épisodique. La mémoire épisodique correspond à la capacité à se souvenir d’expériences et d’évènements précis.

"Avec jusqu’à 25% des personnes âgées présentant des symptômes de dépression, il est important de mieux comprendre la relation entre la dépression et les problèmes de mémoire", explique ainsi Adina Zeki Al Hazzouri, chercheuse à l’Université de Miami et l’une des auteurs de l’étude.

Des lésions vasculaires dans le cerveau
Les chercheurs ont aussi constaté que les patients avec les symptômes de dépression les plus importants présentaient des différences dans le cerveau. Notamment une augmentation de 55% des risques de petites lésions vasculaires. Cela peut alors conduire à ce que l’on appelle la maladie des petits vaisseaux sanguins. Elle entraine des troubles cognitifs et moteurs, pouvant mener à la démence ou encore à la maladie de Parkinson.

Auteur de l'article original: Johanna Hébert
Source: Pourquoi Docteur ?
Date de publication (dans la source mentionnée): Dimanche, 13. Mai 2018
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