Plusieurs études scientifiques ont mis en avant les bénéfices de la nicotine sur la mémoire. Des scientifiques de l’Institut Pasteur ont ainsi pu identifier un récepteur particulier de la nicotine au niveau cérébral. Ce dernier pourrait être une cible permettant de bloquer le déficit de mémoire caractéristique des maladies neurodégénératives.

La maladie d’Alzheimer se caractérise notamment par l’accumulation de plaques amyloïdes. Ce processus s’avère toxique pour les cellules nerveuses et provoque une désorganisation de la structure des neurones. Quand les plaques apparaissent au niveau cérébral, les dommages sur la mémoire sont déjà importants et irréversibles. L’enjeu des recherches actuelles est donc de détecter de façon plus précoce leur survenue.

Vers le développement de nouvelles molécules ?

Les scientifiques de l’unité de Neurobiologie intégrative des systèmes cholinergiques (Institut Pasteur/CNRS) se sont intéressés au rôle du récepteur nicotinique et plus spécifiquement à la sous-unité β2. Pour cela, ils ont créé un modèle de souris chez laquelle cet élément était inactivé. Or ils ont réussi à démontrer chez ces rongeurs un haut niveau de protection contre les peptides bêta amyloïdes.

« Cette nouvelle cible thérapeutique va permettre de tester des molécules qui auront la capacité de bloquer la sous-unité β2 », explique Uwe Maskos, principal auteur de ce travail. « L’enjeu sera donc de trouver une molécule ressemblant à la nicotine mais dépourvue de ses effets néfastes (dépendance, vieillissement cutané, accélération de l’activité cardiovasculaire) ».

Auteur de l'article original: Emmanuel Ducreuzet pour Destination Santé
Source: Institut Pasteur, Neurobiology, 29 août 2016
Date de publication (dans la source mentionnée): Lundi, 5. Septembre 2016
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