Enfance : jouer c’est grandir un peu
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A la dînette, aux chevaliers, aux petites voitures… Quel que soit le jeu auquel s’adonne votre enfant, soyez certain qu’il ne se contente pas de s’amuser : il grandit ! Car jouer constitue une manière – voire la seule jusqu’à 4 ou 5 ans – de communiquer ses peurs, ses envies, son incompréhension vis-à-vis du monde qui l’entoure. Et au travers de son imaginaire débordant, il échange avec vous.
« On dirait que je suis un chevalier et toi un cheval », « Batman il a un avion à réaction »… Les enfants (surtout vers 3-6 ans) ont une imagination sans borne. Ce qui leur permet de jouer sans limite avec ou sans jouet. Seuls ou à plusieurs. Avec ou sans adulte. Cette activité est centrale dans la vie des plus jeunes, mais pas uniquement parce qu’elle les occupe et les distrait.
Jouer permet aux enfants d’imiter les adultes et ainsi, d’apprendre. « Le jeu du faire semblant est une étape importante dans leur développement », souligne le Dr Marcel Rufo, auteur de Elever son enfant. Faire la cuisine, repasser, conduire, voyager ou encore travailler sur ordinateur… Ils observent, calquent les gestes et les comportements de leurs parents et des autres adultes qui les entourent.
Mieux comprendre votre enfant
De plus, « le jeu permet d’exprimer des pensées et des sentiments qu’il continuerait à ignorer s’il ne les mettait pas ainsi en actes », explique le Dr Marcel Rufo. Une manière de communiquer sans s’en rendre compte. Et une bonne méthode pour les parents de mieux comprendre leur enfant et de découvrir « comment il voit et construit son monde ». Selon le pédagogue et psychologue américain Bruno Bettelheim* que cite Marcel Rufo, « il exprime par le jeu ce qu’il aurait bien du mal à traduire en mots ».
Ce qui ne signifie pas pour autant que vous comprendrez toujours tout ce qu’il exprime par ce biais. Comme le rappelle Marcel Rufo, « le jeu est son langage secret que nous devons respecter, même si nous ne le comprenons pas ».
*1903-1990