Les excès de bruits pertubent les animaux sauvages, affectent les végétaux et détraquent même notre santé. Franceinfo vous explique pourquoi la pollution sonore est de plus en plus problématique.

En ville comme à la campagne, il est de plus en plus difficile de fuir les bruits de l’activité humaine. Une étude publiée vendredi 5 mai dans la revue Science (en anglais) révèle que la pollution sonore parvient même jusqu’aux zones reculées des parcs nationaux américains.

Voitures, avions, voisins, klaxons, appareil électroniques... Franceinfo vous explique comment les nuisances sonores parasitent nos vies, parfois au détriment de notre santé et de l'environnement.

En étant (presque) partout

Impossible de fuir la pollution sonore lorsqu'on habite en ville. L'entreprise de solutions auditives Amplifon et GFK Eurisko ont mené en 2015 une étude (pdf en anglais) sur les nuisances sonores dans 11 pays. Elle révèle que 28% des habitants de ces métropoles sont exposés à des niveaux élevés ou moyennement élevés. Sans surprise, la ville la plus bruyante de l'Hexagone est Paris, où 10% de la population est exposée à des niveaux sonores élevés. La capitale est suivie par Marseille (8%), puis Lyon et Toulouse (3%), précise France Bleu. Les Français sont toutefois épargnés par rapport aux New-Yorkais, dont 36% subissent à cette pollution sonore excessive.

Même les zones reculées sont désormais affectées, comme le montre l'étude parue dans Science début mai. Des chercheurs de l’université du Colorado ont étudié 1,5 million d’heures d’enregistrements acoustiques, recueillis sur 492 sites à travers les parcs nationaux des Etats-Unis. Ils ont ensuite évalué l’excès de bruits "humains" par rapport aux niveaux considérés comme "naturels". Bilan : l'activité humaine double le niveau sonore dans 63% des zones protégées et le multiplie par dix dans 14% des territoires abritant des espèces menacées.

Ce brouhaha humain couvre les bruits de la nature : ce qui pouvait être entendu à une distance de 30 mètres ne peut plus l'être qu'entre 3 et 15 mètres, précise Le Monde. "De manière générale, les réserves gérées par les autorités locales sont plus bruyantes que les zones les plus sauvages, notamment parce que les premières se trouvent dans ou à proximité de grands centres urbains", explique Rachel Buxton, biologiste et coauteure de l'étude.

"Le bruit généré par une route ne s’arrête pas aux trente mètres de largeur de l’asphalte, il affecte par exemple les oiseaux jusqu’à 1,5 kilomètre de part et d’autre", ajoute Thierry Lengagne, de l'université de Lyon. Pour ce chercheur en écologie, "l'intérêt de la nouvelle publication dans Science est d’avoir évalué de manière systématique l’étendue du désastre". (...)

Auteur de l'article original: Marie-Violette Bernard
Source: FranceinfoTV
Date de publication (dans la source mentionnée): Jeudi, 11. Mai 2017
Photo: