Bonne nouvelle pour les 90.000 enfants épileptiques. L'arrivée d'un nouveau médicament, plus facile à administrer, va faciliter la prise en charge des crises prolongées.

Théo, 12 ans, se promène dans un parc avec ses parents. Soudain, ses lèvres deviennent bleues, il chute, tremble, se met à convulser... Alors que cette crise d'épilepsie se prolonge, sa maman sort une seringue, baisse le pantalon de son fils, et lui administre le produit dans la région anale. En quelques minutes, la crise est enrayée, mais le jeune ado n‘a pas apprécié le geste effectué en public ! Jusqu'à récemment, il n'existait qu'une seule forme de médicament susceptible d'être utilisé en urgence par les parents pour stopper une crise d'épilepsie prolongée : le Valium® (diazépam) qui s'administre donc par voie intra-rectale. L'arrivée d'une alternative, le Buccolam® (midazolam), qui s'administre avec une canule entre la gencive et la joue, représente donc un vrai progrès pour les jeunes malades et leurs proches. Présidente de l'association Enfance épilepsie, Delphine Danneckert connaît bien le sujet. Sa fille, Dana, souffre de cette maladie depuis l'âge de deux ans et demi. « Ce nouveau médicament, qui n'implique pas de déshabiller l'enfant, leur évite de se sentir humiliés lors d'une crise en public. C'est encore plus vrai pour les ados. »

Simple d'utilisation

En plus de ces problèmes d'intimité, le valium est compliqué à utiliser : il nécessite plusieurs manipulations, contre deux seulement pour le nouveau produit», poursuit Delphine Danneckert. Ce dernier est présenté sous forme de seringues pré-remplies, en fonction de l'âge de l'enfant. De quoi éviter les erreurs de dosage, même dans un contexte stressant ! Il s'administre après cinq minutes de crise. Il suffit d'insérer l'extrémité de la seringue sur le côté de la bouche, entre la gencive et la joue, et de délivrer lentement le produit. On conseille ensuite d'allonger confortablement l'enfant sur le côté ou, s'il est assis, de poser sa tête contre vous. Dans les deux cas, desserrer ses vêtements, au niveau de la ceinture et du col, et ne pas tenter pas d'empêcher ses mouvements convulsifs. Rester avec l'enfant jusqu'à l'arrêt total de la crise, lui parler, le rassurer, le laisse récupérer à son rythme. Si la crise se prolonge plus de dix minutes après l'utilisation de Buccolam, si sa respiration ralentit, contacter bien sûr les secours (15, 18, ou 112).

Auteur de l'article original: Stéphanie Paicheler
Source: Top Santé
Date de publication (dans la source mentionnée): Dimanche, 19. Avril 2015
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