En France, de nombreuses femmes sont exposées au bruit dans le cadre de leur travail. Selon un article du dernier numéro de la Revue Prescrire, l’exposition fœtale à des niveaux sonores riches en basses fréquences peut avoir des effets délétères sur l’appareil auditif de l’enfant à naître.

D’après les rédacteurs de la Revue Prescrire, en 2010, près de 5% des femmes salariées sont exposées à des bruits supérieurs à 85 décibels (dB) et 1% le sont plus de 20 heures par semaine. Pour information, 85 dB c’est le volume sonore d’une rue à forte circulation.

« La formation des neurones fonctionnels de l’appareil auditif commence au stade embryonnaire », expliquent-ils. « Le fœtus perçoit et réagit aux stimuli auditifs dès le sixième mois de grossesse. Les bruits qui parviennent au fœtus sont principalement composés de basses fréquences et les bruits brefs de forte intensité, alias bruits impulsionnels (chocs métalliques intenses, détonations…) ».

Gare au troisième trimestre

Plusieurs études chez des animaux ont montré que l’exposition fœtale à des bruits de forte intensité pendant la période critique de maturation du système auditif pouvait altérer l’audition, particulièrement en cas de bruits riches en basses fréquences (comme le trafic routier). Et un vaste travail suédois a mis en évidence un sur-risque auditif chez les enfants de mères ayant été exposées à des bruits de forte intensité.

Des résultats qui, selon les auteurs de la Revue Prescrire doivent inciter « à éviter autant que possible l’exposition professionnelle à des niveaux sonores élevés durant le dernier trimestre de la grossesse ».

Auteur de l'article original: Vincent Roche pour Destination Santé
Source: Revue Prescrire, n°408, octobre 2017
Date de publication (dans la source mentionnée): Samedi, 14. Octobre 2017
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