Tous les cinq ans, l’enquête nationale de prévalence des infections nosocomiales et des traitements anti-infectieux en établissement de santé (ENP) produit une photographie des infections nosocomiales en France. Quelle est leur fréquence ? Dans quelles circonstances surviennent-elles ? En répondant à ces questions, Santé publique France permet à l’ensemble des professionnels et des patients d’avoir des indicateurs pour mieux les comprendre et les prévenir. Ces données sont complémentaires de celles produites chaque année par les réseaux de surveillance coordonnées par Santé publique France avec les Centres d’appui pour la prévention des infections associées aux soins (CPias). Leur organisation et leurs missions viennent d’être redéfinies pour donner plus de place à la prévention.

Les infections nosocomiales, toujours une priorité en 2017
Pour la première fois la prévalence ne diminue plus

L’ENP 20171 montre une prévalence stable des patients infectés entre 2012 et 2017 : 5%, soit 1 patient hospitalisé sur 20. Les principales bactéries en cause sont : les entérobactéries dont Escherichia coli (près d’1/4 des infections) et le staphylocoque doré (13%). Les infections nosocomiales restent par ailleurs davantage constatées dans les services de réanimation (1 patient infecté sur 4) qui accueillent des patients plus vulnérables et exposés à de multiples dispositifs invasifs.

La part des infections après chirurgie est en hausse

De 2012 à 2017, la proportion des infections après chirurgie (infection du site opératoire ou ISO) passe de 13,5% à 16%, se classant ainsi au deuxième rang des infections les plus courantes derrière les infections urinaires (28%) et devant les pneumonies (15,5%). Parmi les ISO, ce sont surtout les infections profondes et de l’organe qui progressent.

Cette tendance à l’augmentation est cohérente avec les données Raisin 2016 d’incidence des infections du site opératoire, pour certaines interventions en chirurgie orthopédique (prothèses du genou) et en chirurgie des varices des membres inférieurs. Par ailleurs, la survenue de ces infections notamment en chirurgie digestive et en gynécologie obstétrique pourrait être favorisée par certains facteurs de risques individuels, tel que le tabagisme, le diabète et l’hypertension artérielle. Enfin, l’administration d’antibiotique avant une opération (antibioprophylaxie chirurgicale) peut être améliorée car elle est encore trop souvent non conforme aux recommandations.

Les staphylocoques dorés résistants à la méticilline sont moins fréquents à l’hôpital

De 2012 à 2017, la proportion de staphylocoques dorés résistants à la méticilline (SARM) diminue de 38% à 27%, et la prévalence des patients infectés par un SARM baisse de 7,5% (...)

Auteur de l'article original: Rédaction Santé Publique France
Source: Santé Publique France
Date de publication (dans la source mentionnée): Vendredi, 8. Juin 2018
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