La mémoire, un trésor à faire fructifier
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Notre capacité à nous souvenir est liée à un équilibre émotionnel et physique qui se peaufine au quotidien et à tout âge.
Pendant longtemps, les chercheurs ont pensé que notre capacité cognitive et donc mémorielle allait forcément, avec l'âge notamment, en décroissant. La dégénérescence cérébrale semblant inéluctable, on s'intéressait peu à la mémoire. La maladie d'Alzheimer aura au moins eu cet effet positif: braquer les projecteurs et les microscopes des chercheurs sur cette aptitude complexe, multiforme et qui convoque à son chevet autant les psychologues que les nutritionnistes ou les neurologues… Comme l'a fait remarquer le grand spécialiste Francis Eustache, président de l'observatoire B2V des mémoires, il y a un changement majeur de paradigme: «On parle désormais de prévention de la maladie d'Alzheimer, ce qui était impossible il y a encore dix ans!»
Les «facteurs de protection mnésique»
Bien loin de la peau de chagrin qui effraie tant, notre mémoire, à laquelle une semaine entière et une exposition viennent d'être consacrées, est sans doute à considérer comme un trésor à faire fructifier. D'ailleurs, certains types de mémoire, comme la mémoire sémantique (la mémoire stockant nos connaissances), s'accroissent au fur et à mesure de la vie.
On a donc commencé ces dernières années à étudier les «facteurs de protection mnésique», insistant notamment sur la plus facile, sans doute, à installer dans les habitudes de vie, l'alimentation. «Une étude à Bordeaux, notamment, a montré que les personnes qui avaient un régime alimentaire méditerranéen, c'est-à-dire une alimentation riche en huile d'olive, poisson, fruits et légumes et pauvre en viande et produits laitiers, présentaient un déclin des fonctions mnésiques mois important par rapport à des personnes n'ayant pas ce type de régime», rappelle Hélène Amieva, professeur à l'université de Bordeaux et chercheuse à l'Inserm, spécialiste des troubles cognitifs et de la mémoire.
Mais, en réalité, c'est une approche globale incluant aussi les dimensions psychologiques qui s'avèrent protectrices et déterminantes pour notre «réserve cognitive». Et l'impact des émotions, notamment, s'avère déterminant.
«Une anxiété positive»
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