INFOGRAPHIE - Les 135 centres ont prouvé leur efficacité. Et entendent bien encore s’améliorer.

«Nous sommes en train de vivre une révolution dans la prise en charge d’une maladie avec un pronostic autrefois très sombre: l’accident vasculaire cérébral (AVC) d’origine ischémique, c’est-à-dire provoqué par un caillot venant boucher une artère irriguant le cerveau (soit 85 % des AVC). En effet, grâce aux unités neuro-vasculaires (UNV) et aux traitements innovants que sont la thrombolyse et la thrombectomie, nous sommes désormais capables de guérir des victimes d’AVC autrefois condamnées à mourir ou à souffrir de lourds handicaps, à condition qu’elles arrivent vite», explique le Pr Charlotte Cordonnier, chef de service de pathologie neuro-vasculaire au CHRU de Lille.
La thrombolyse, aujourd’hui réalisable presque partout sur le territoire, correspond à l’injection d’un traitement qui dissout le caillot: elle doit être mise en œuvre dans les quatre heures trente suivant le début des symptômes. Quant à la thrombectomie - souvent réalisée en complément de la thrombolyse -, elle consiste à amener un cathéter dans le vaisseau intracérébral bouché pour attraper le caillot et le retirer (il s’agit d’un acte de neuroradiologie interventionnelle). Elle doit être réalisée dans un délai maximal de six heures après le début des symptômes.

On pourrait croire que cela laisse plus de marge, «mais la thrombectomie n’a été que récemment validée de sorte que toutes les victimes d’AVC qui pourraient en bénéficier ne le peuvent pas, a fortiori lorsqu’elles sont éloignées d’une UNV située en CHU. L’optimisation des circuits, l’implantation de nouveaux sites de thrombectomie et la formation du personnel capable de réaliser ce geste sont donc nécessaires. C’est un gros effort, mais comme la thrombectomie est réalisée dans des situations souvent sévères, les bénéfices attendus en termes de réduction du handicap n’en sont que plus importants», insiste le Pr Emmanuel Touzé, responsable de l’UNV du CHU de Caen et doyen de la Faculté de médecine.
Il y a urgence: avec une nouvelle victime toutes les quatre minutes en France, l’accident vasculaire cérébral (AVC) reste la première cause de handicap acquis de l’adulte, la seconde de démence, et entraîne 62.000 décès par an. En outre, avec le vieillissement de la population, le nombre de victimes d’AVC augmente. UNV, thrombolyse et thrombectomie dans la foulée ne sont pas toujours possibles. Première raison: un appel trop tardif au Samu (15). La règle est pourtant simple: devant l’apparition brutale d’un bras ou d’une jambe lourde, d’une difficulté pour s’exprimer, d’un trouble de la vision et ce, même si ces symptômes ne durent pas, il faut appeler le Samu (...)
 

Auteur de l'article original: Nathalie Szapiro-Manoukian
Source: Le Figaro.fr
Date de publication (dans la source mentionnée): Lundi, 10. Juillet 2017
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