Mickaël Tanter : Révolution dans l’imagerie de l’activité cérébrale
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Mickaël Tanter, directeur de l’unité Physique des ondes pour la médecine et directeur adjoint de l’Institut Langevin à Paris, est à l’origine des nouvelles technologies d’imagerie fondées sur la mesure à cadence ultrarapide d’ondes ultrasonores. Un financement du Conseil européen de la recherche (ERC Advanced Grant), obtenu en 2013, va lui permettre de démontrer l’intérêt de cette technologie en neurosciences.
Mickaël Tanter, Prix Opecst-Inserm 2014
© Inserm, P. Delapierre
Vous avez une formation de physicien et d’ingénieur, comment en êtes-vous venu à l’imagerie médicale ?
J’ai été poussé sur la voie des mathématiques et de la physique par ma famille et mes professeurs durant mes études, mais j’ai toujours été fasciné par la médecine. C’est pourquoi j’ai effectué ma thèse, et maintenant mes recherches, dans le domaine des applications biomédicales de la physique. Travailler à l’interface de deux domaines est très fructueux, aujourd’hui comme hier. Nous devons par exemple l’invention du microscope composé à Robert Hooke, un physicien anglais du 17e siècle qui nous a de surcroît légué le nom du composant de base des êtres vivants : la cellule, petit compartiment qu’il comparait à une cellule de moine.
Quel est l’objet de votre projet financé par l’ERC et comment s’articule-t-il avec les travaux que vous menez depuis près de 20 ans, visant à la conception de nouveaux outils d’imagerie fondés sur les ultrasons ?
Ce projet vise à dépasser les limites de la résolution temporelle et spatiale des images obtenues par échographie, afin de développer une nouvelle modalité de neuroimagerie par ultrasons.
Grâce aux capacités de calcul gigantesques des cartes informatiques actuelles, nous avons pu concevoir un échographe ultrarapide, capable d’acquérir plus de 10 000 images par seconde au lieu des 50 acquises avec les appareils classiques. Cette cadence est intéressante car elle permet de mesurer la vitesse de propagation de vibrations de basse fréquence dans le corps, ce qui renseigne sur la dureté des tissus. Ce paramètre est essentiel pour apprécier de manière non invasive le caractère bénin ou malin d’une masse mammaire par exemple. Les pathologies modifient en effet la structure des tissus et donc leur dureté. L’échographie ultrarapide pour l’aide au diagnostic est aujourd’hui commercialisée dans le monde entier par l’entreprise que j’ai créée avec Mathias Fink en 2005, Supersonic Imagine. (...)