Opération «Nez pour sourire»: Quand les clowns apprennent aux soignants à faire jouer les petits malades
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MEDECINE A l’occasion de l’opération « Nez pour sourire », organisée ce week-end au profit de l’association le Rire Médecin, zoom sur la formation de « ludo-soignant » proposée par ces clowns à l’hôpital…
Une petite fleur au bout du stéthoscope, une seringue qui devient poupée grâce à un mouchoir… Depuis 25 ans les clowns du Rire Médecin envahissent les chambres d’hôpitaux pédiatriques pour aider les petits patients et leur entourage à retrouver le chemin de la fantaisie. Ce week-end, lors de l’opération Nez pour sourire, des étudiants en santé proposeront dans toute la France aux passants des nez rouges et pin’s pour soutenir cette association. Et aider ces clowns qui, en plus d’inviter l’humour là où les familles en ont bien besoin, mettent également leur savoir-faire au service des soignants grâce à une formation de deux jours.
Comment devient-on un « ludo-soignant » ?
« Le Rire Médecin a toujours eu comme souci d’éviter que les familles opposent les gentils clowns aux méchants soignants, rappelle Emmanuelle Bon, clown et formatrice. C’est pourquoi on allie nos compétences, on échange toutes les informations sur le patient. Et on suit des formations médicales enseignées par des soignants, donc logiquement on a pensé à leur apporter notre expertise ».
Le but de cette formation créée en 2010 ? Aider infirmières, aides-soignantes, kinésithérapeutes, auxiliaires de puériculture ou médecins à marier soins et imaginaire. « Au mieux, les enfants hospitalisés nous voient dix minutes deux fois par semaine, reprend la clown à l’hôpital Trousseau (Paris). Si on peut prolonger l’atmosphère ludique et l’adapter à leur métier, c’est profitable pour tous. »
Pendant ces cours, les clowns livrent leurs astuces pour détourner l’attention et faire sourire les bambins. « Mais c’est plus une question de savoir-être que de techniques préalables, reprend Emmanuelle Bon. Il n’y a pas de recette car les enfants ne s’amusent pas des mêmes choses selon l’âge, la personnalité… »
Du coup, pour mieux se connecter et s’adapter au patient, la formatrice de Rire Médecin conseille d’abord de faire appel à l’enfant qui est en soi. Et de repérer les passions, le doudou, les peurs du bambin. « Par exemple, pour faire une prise de sang, certains enfants vont avoir besoin de distraction, mais d’autres de regarder pour comprendre, souligne Emmanuelle Bon. En tant que clown, on est dans l’improvisation, donc on développe des antennes pour décoder tous les signes. C’est primordial de comprendre comment entrer dans la bulle de l’enfant. » (...)