Pas de pronostic vital fiable après un AVC hémorragique
- 3792 lectures
Les prédictions de chances de survie varient de 0 à 100% selon les médecins interrogés pour un même cas d'accident vasculaire cérébral hémorragique, forme la plus létale d'AVC.
Quelle chance de survie après une hémorragie cérébrale ? Le pronostic vital donné aux patients victimes d'un accident vasculaire cérébral ( AVC ) hémorragique peut varier d'un extrême à l'autre, selon des chercheurs de l'université du Michigan (Etats-Unis). La réponse dépend en effet du médecin interrogé. Dans une étude publiée dans la revue Neurology , les chercheurs ont montré que les pronostics vitaux variaient de 0 à 100% pour un même patient.
Des conséquences sur le traitement choisi
Pour ces travaux, les chercheurs ont demandé à 742 médecins (des neurologues et des neurochirurgiens) de donner un pronostic vital pour deux cas d'AVC hémorragique. D'une chance totale de survie à une chance nulle, les avis étaient excessivement divergents. Globalement, les neurochirurgiens étaient plus optimistes que les neurologues et les praticiens qui étaient les plus familiers avec les AVC hémorragiques au cours de leur carrière étaient les plus pessimistes. Les chances de survie d'un AVC hémorragique sont en effet très difficiles à estimer, car elles dépendent de l'étendue de l'hémorragie et de la zone touchée, et peuvent basculer à tout moment si le saignement reprend. Or le pronostic vital va déterminer le traitement administré au patient. Si ce pronostic est estimé à 0% de chance, le médecin optera rarement pour un traitement médicamenteux. A l'inverse, s'il est proche de 100%, le praticien pourra recommander une combinaison de plusieurs molécules, même si le succès n'est pas garanti. La variabilité du pronostic et donc du traitement "peuvent avoir un profond effet sur la prise de décision de vie et de mort et de traitement pour les AVC hémorragiques", déplorent les auteurs dans leur publication. Les AVC hémorragiques sont plus rares mais souvent plus mortels que les AVC ischémiques (causés par un caillot de sang). Selon un rapport de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES) paru en octobre 2015, "la létalité des AVC hémorragiques survient essentiellement au cours du premier mois et atteint 34 %, tous âges confondus". La survie à un an est en moyenne de 55%.