Peut-on encore conduire lorsqu'on a la maladie d'Alzheimer ?
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C'est une question délicate. D'après une équipe de chercheurs canadiens, les personnes qui souffrent de la maladie d'Alzheimer auraient environ 10 fois plus de risques d'avoir un accident de la route.
La maladie d'Alzheimer , c'est un véritable fléau. En France, on compte 850 000 malades (soit l'équivalent de la ville de Marseille) et 3 millions de personnes concernées - proches, entourage, aidants... En 2020, l'association France Alzheimer estime même qu'1 Français de plus de 65 ans sur 4 sera touché par cette pathologie neurodégénérative, soit 1 275 000 malades.
Des chercheurs du St. Michael's Hospital (au Canada) se sont posé une question d'utilité publique : peut-on encore conduire lorsque l'on souffre de la maladie d'Alzheimer ? Pour en savoir plus, ils ont compilé les résultats de 32 études internationales : des tests cognitifs, ainsi que des tests sur route et sur simulateur automobile menés avec des patients atteints par la maladie.
Le risque d'accident serait multiplié par 10
Verdict ? Les patients n'ayant pas dépassé le stade 3 de la maladie (ce qui correspond à un " déclin cognitif léger") présentaient des taux d'échec d'environ 13 % aux tests de conduite, contre 1,3 % en moyenne pour les sujets sains.
En revanche, 46 % des malades (quel que soit le stade de la maladie) réussissaient le test. "Nous estimons que la maladie d'Alzheimer multiplie par 10 le risque d'avoir un accident de la route " expliquent les chercheurs, qui ont publié leurs travaux dans la revue scientifique Journal of Alzheimer's Disease .
"L'acte de conduire mobilise certaines zones du cerveau liées à l'attention, aux capacités cognitives et au repérage dans l'espace. Si l'une de ces fonctions est endommagée, le conducteur (et ses passagers !) ne sont plus en sécurité" ajoutent-ils.
Cependant, "renoncer à la conduite automobile est souvent vécu comme une perte très importante. Soyez compréhensif durant cette période difficile, car l'ancien conducteur peut se retrouver déprimé, mais aussi se sentir furieux" conseille l'association France Alzheimer. Et d'ajouter : "L'incidence de la maladie sur la capacité à conduire doit être évoquée dans les différentes consultations médicales et le point sur ce sujet doit être fait régulièrement avec la personne malade."