Pipi au lit : savoir entendre l’impact psychologique
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Votre enfant mouille ses draps deux à trois fois par semaine ? Il souffre très probablement d’énurésie. S’il n’a pas conscience sur le moment qu’il fait pipi au lit, il en subi néanmoins les conséquences au réveil le matin. Quel en est l’impact au niveau psychologique ? Comment amorcer le dialogue pour aboutir à une prise en charge ? A l’occasion de la Journée internationale de l’énurésie qui se tiendra le 29 mai, nous avons interrogé le Dr Brigitte Llanas, praticien hospitalier au CHU de Bordeaux, spécialisée en pédiatrie.
L’énurésie ou « le pipi au lit » répond à une définition précise. « Il s’agit d’une miction involontaire totale survenant pendant le sommeil et qui intervient après l’âge de l’acquisition de la propreté. C’est-à-dire après 5 ans en général », explique le Dr Brigitte Llanas. « Les spécialistes parlent d’énurésie primaire quand l’enfant n’a jamais été propre et secondaire quand il a acquis la propreté nocturne pendant plus de 6 mois. »
L’énurésie toucherait environ 5% des enfants. Lesquels trop souvent souffrent en silence. Car oui, faire pipi au lit après 5 ans, impacte le bien-être des petits. « Ils ne sont pas pris au sérieux. Parfois, les frères et sœurs plus grands se moquent d’eux, les réduisant à leur rôle de petit, de bébé à sa maman », précise le Dr Llanas. « Je me rends compte en consultation qu’ils ont perdu confiance en eux et se sentent seuls. »
Et quid du rôle des parents ? Doivent-ils amorcer le dialogue à ce sujet ? « Les parents en général, évoquent le problème avec leur enfant, mais de manière maladroite. Par exemple sous forme de moquerie, de punition ou en surprotégeant leur enfant. Bien entendu, ce n’est pas avec ces méthodes que le petit va reprendre confiance en lui. En fait, le rôle des parents est assez simple, ils doivent être à l’écoute. »
Mission : reprendre confiance
Notre spécialiste estime en effet que c’est à l’enfant de se prendre en charge, en lien avec le médecin. « Il faut savoir parler aux enfants souffrant d’énurésie, choisir les bons mots, c’est vraiment ce qu’il y a de plus important pour la réussite de la prise en charge. Dans un premier temps, il est nécessaire de dédramatiser, lui dire ‘tu n’es pas malade, ce n’est pas grave, tu n’es pas tout seul dans ce cas’. Il faut aussi s’intéresser à lui de manière globale sans forcément parler du pipi au lit pour le mettre en confiance. »
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