Emmanuel Macron et la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, ont détaillé ce mardi 18 septembre le plan "Ma Santé 2022". Parmi les mesures phares, une revalorisation des hôpitaux de proximité a été annoncée. Mais au passage, des services de chirurgie et des maternités risquent de fermer leurs portes.
L'annonce avait été accueillie avec scepticisme par les professionnels du secteur : la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, assurait en août sur Franceinfo que sa prochaine réforme n'entraînerait aucune fermeture de centres hospitaliers de proximité. De fait, ce mardi 18 septembre, Emmanuel Macron a fait de ces établissements l'un des piliers du plan "Ma Santé 2022", afin de répondre au manque d'accès aux soins dans les fameux déserts médicaux. Mais cette multiplication des centres hospitaliers de proximité ne signifie pas pour autant que vous pourrez plus facilement accoucher ou vous faire opérer près de chez vous, bien au contraire… Les professionnels de santé anticipent en effet qu'elle se fera au détriment des services de maternité ou des salles d'opération des petits hôpitaux encore ouverts.

Car il faut différencier petits hôpitaux et "hôpitaux de proximité". Ces derniers sont bien définis par le code de la santé publique (CSP) : il s'agit d'établissements de santé publics ou privés qui participent "à l'offre de soin de premiers recours des territoires qu'ils desservent". Concrètement, cela signifie qu'ils constituent le premier interlocuteur des Français dans les zones isolées. Il sont responsables du suivi des femmes enceintes et des personnes âgées ou atteintes de maladies chroniques. Mais attention : ces établissements n'ont le droit de réaliser ni des accouchements, ni de la chirurgie de pointe. Ils pratiquent la médecine polyvalente et n'ont plus de salles d'opération.

C'est ce type de dispositif que le gouvernement compte développer à travers tout le territoire. Comment ? Un proche de l'Elysée a résumé la stratégie du gouvernement en une formule : "Rien ne se crée, tout se transforme". En tout, a éclairci ce mardi le président de la République, 600 des plus petits établissements actuels seront "réorientés sur des priorités" qui incluent la biologie et la radiologie. Ils deviendront alors officiellement, à la faveur de la loi Santé dont le vote est prévu en 2019, des "hôpitaux de proximité". Parmi eux, donc, ceux qui comptent encore en leur sein des blocs chirurgicaux ou des maternités verront ces services migrer vers de plus gros établissements.

Objectif : mieux répondre aux impératifs de soin des zones en manque de médecins, mais aussi permettre une meilleure "gradation" du système de santé. Plus question d'aller aux urgences pour un bobo, ou au contraire dans un centre de proximité pour une opération importante. (...)

Auteur de l'article original: Alexandra Saviana
Source: Marianne
Date de publication (dans la source mentionnée): Vendredi, 21. Septembre 2018
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