Certains scientifiques prétendent que le QI ne cesse de diminuer dans les pays occidentaux. Pourtant les preuves manquent pour affirmer cette thèse. Une étude norvégienne relance le débat et met en cause l’environnement.

Vous êtes moins intelligents que vos parents et vos enfants le seront encore moins que vous. C’est en substance l’idée répandue par une minorité de scientifiques depuis quelques années. Selon eux, le QI des populations occidentales ne cesserait de diminuer ces dernières décennies dans les pays développés. Et une nouvelle étude publiée le 11 juin dans la revue américaine PNAS (Compte rendus de l’académie américaine des sciences) abonde une nouvelle fois dans ce sens, bien que les résultats ne soient pas généralisables.

Selon les auteurs de cette étude, deux économistes scandinaves, le QI des hommes norvégiens nés entre 1962 et 1991 baisse d’année en année. Un phénomène qu’ils attribuent à des facteurs environnementaux tels que le «déclin des valeurs éducationnelles», la «dégradation des systèmes éducatifs» ou encore la «dégradation de la nutrition et de la santé». Mais au-delà de ces causes, une question de fond se pose: notre intelligence est-elle réellement sur le déclin?

«Flynn effect» versus «negative Flynn effect»
Cette idée trouve son origine dans les travaux de James Flynn. Ce professeur émérite en sciences politiques à l’Université d’Otago en Nouvelle-Zélande étudie depuis les années 1980 le niveau d’intelligence des populations. D’après lui, le score au test de QI aurait augmenté d’un peu plus de 3 points par décennie entre les années 1930 et 1980 dans la population américaine. Ce phénomène, nommé le «Flynn effect», a été retrouvé dans une trentaine de pays sur tous les continents et fait l’unanimité dans la communauté scientifique.

Il s’explique assez facilement. «L’amélioration de la santé, de la nutrition et de l’éducation au cours de cette période explique que l’on ait gagné des points de QI», commente Franck Ramus, directeur de recherche en sciences cognitives au CNRS et à l’École normale supérieure à Paris. Mais voilà, depuis quelques années, une poignée de chercheurs tentent de prouver que la tendance s’inverse. Selon eux, le «Flynn effect» aurait laissé sa place au «negative Flynn effect», une thèse selon laquelle le QI baisse dans les pays occidentaux depuis les années 2000.

À l’origine du «negative Flynn effect», un chercheur raciste et eugéniste
L’un des chefs de file de cette théorie est Richard Lynn, un psychologue britannique connu pour ses idées racistes et eugénistes. Dans les années 1990, il soutenait (...)

Auteur de l'article original: Sarah Terrien
Source: Le Figaro.fr
Date de publication (dans la source mentionnée): Samedi, 16. Juin 2018
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