Cette feuille de route était particulièrement attendue après deux jours de mobilisation dans les Ehpad et l'aide à domicile.

Astreintes de nuit dans les Ehpad, télé-médecine, recrutements, prévention: Agnès Buzyn a détaillé mercredi 30 mai des mesures pour "mieux prendre en charge la dépendance", répondant davantage à la crise dans les établissements pour personnes âgées qu'aux défis du vieillissement de la population.

Très attendue après deux journées de mobilisation inédite en début d'année dans les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) et les services d'aide à domicile, cette "feuille de route" a la "double vocation d'améliorer dans l'immédiat la qualité de vie des personnes âgées et d'anticiper la perte d'autonomie", a expliqué la ministre de la Santé lors de rencontres organisées par la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA).

Pas de chiffres quant au coût des annonces

Parmi la quinzaine de mesures annoncées, dont le coût global n'a pas été chiffré, beaucoup d'actions visent à "améliorer la qualité des soins et des accompagnements en établissement". Pour renforcer la présence médicale de nuit et réduire "les hospitalisations d'urgences évitables", une "astreinte d'infirmières", mutualisées entre plusieurs établissements, sera généralisée. Déjà votée dans la loi de financement de la Sécurité sociale 2018 et dotée de 10 millions d'euros, cette mesure sera sanctuarisée en 2019 et 2020.

Dans le même esprit, la ministre a souhaité le développement de l'hospitalisation à domicile, y compris en Ehpad, et la création de 1.000 places en Ehpad, facturées au prix de l'hôpital, pour raccourcir les séjours et préparer le retour à domicile. La télé-médecine devra aussi être généralisée d'ici 2022, une mesure chiffrée à 40 millions d'euros sur cinq ans. Un plan d'investissement de 100 millions d'euros est prévu pour "moderniser" les établissements les plus anciens. Pour les personnels, les actions pour améliorer la qualité de vie au travail seront multipliées.

 

Se disant "à bout", des milliers de personnes avaient manifesté en janvier et mars pour dénoncer la "maltraitance institutionnelle" des personnes âgées et réclamer des moyens. Le gouvernement avait annoncé 50 millions d'euros pour les Ehpad en difficulté, une "broutille" pour les représentants des personnels.

Des mesures inscrites dans la loi 2019 de financement de la Sécu

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Auteur de l'article original: Rédaction
Source: Le Huffington Post
Date de publication (dans la source mentionnée): Samedi, 2. Juin 2018
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