Serons-nous tous victimes d'Alzheimer?
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Pas si sûr... Plusieurs pistes existent pour permettre aux personnes âgées de vivre sereinement.
La génération du baby-boom devient celle d'Alzheimer : 900 000 Français seraient déjà touchés par les démences séniles. Il existe cinq voies envisageables pour traiter ou ralentir l'Alzheimer : les médicaments, les cellules souches régénératrices, la thérapie génique, les nanotechnologies et les implants électroniques intracérébraux. Les médicaments ont hélas échoué, ce qui explique les annonces de déremboursement. "Par deux fois, les experts ont estimé que ces médicaments étaient plus nocifs que bénéfiques...", a expliqué la ministre de la Santé, Agnès Buzyn. En outre, les derniers essais thérapeutiques avec des anticorps extrêmement innovants ont tous échoué. En matière de cellules souches et de thérapies géniques, la quasi-absence de progrès depuis dix ans a refroidi les médecins ; le chemin, de l'éprouvette au malade atteint d'Alzheimer, est long et décourageant. Ces retards de la médecine régénérative sont cruels : la complexité d'Alzheimer a été sous-estimée !
La quatrième piste, les nanotechnologies, nous ferait entrer dans le bricolage du vivant à l'échelle moléculaire. Nos corps seraient parcourus par d'innombrables nanorobots capables de se mouvoir, de communiquer pour réparer nos molécules et gènes défectueux. Ces robots pourraient mesurer la concentration de protéines dans les neurones ou nettoyer notre cerveau de toute présence indésirable. Cette vision digne d'un film de science-fiction est au mieux accessible à l'horizon 2050. Dernière voie, enfin, certains chercheurs proposent d'utiliser les implants cérébraux, qui étaient à l'origine destinés aux malades parkinsoniens, pour lutter contre la maladie d'Alzheimer. En parallèle, Elon Musk a annoncé le lancement de Neuralink, une société destinée à augmenter nos capacités cérébrales grâce à de minuscules composants électroniques entrelacés avec nos neurones. Le milliardaire se donne cinq ans pour sortir les premiers prototypes Neuralink qui seraient destinés aux maladies dégénératives du cerveau et en premier lieu aux alzheimériens.
N'attendons pas tout des miracles technologiques
Allons-nous tous finir gâteux ? Non ! La vision cauchemardesque des pays occidentaux devenant de grands "Alzheimeriums" est excessive. Le vieillissement est la conséquence d'une détérioration de la machinerie cellulaire, mais la vieillesse n'entraîne pas nécessairement l'apparition de maladies cérébrales. Les personnes âgées qui ne souffrent pas de démences de type Alzheimer conservent des capacités intellectuelles et mnésiques tout à fait correctes. En outre, le taux d'Alzheimer baisse fortement dans certains pays, ce qui laisse espérer que l'épidémie de démences soit finalement moins épouvantable que prévu. (...)