SOS Autisme lance l'alerte pour changer les mentalités
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L'association SOS Autisme lance une campagne de sensibilisation pour lutter contre les préjugés. Elle publie également un manifeste fort de 10 propositions visant à améliorer la prise en charge des enfants autistes.
"Je suis autiste, et alors ?" C'est le message qu'arborent plusieurs personnalités sur un tee-shirt noir pour l' association SOS autisme . Juliette Binoche, Frédéric Dieffenthal, Pascal Elbé, Anggun ou encore Christophe Barbier ont ainsi prêté leur voix à la campagne de sensibilisation que lance l'association ce lundi 21 mars. Une série de spots vidéo sera diffusé sur les chaînes de télévision nationales et dans les salles de cinéma pour combattre les préjugés qui accompagnent encore trop souvent ce trouble. En effet, selon SOS Autisme, un changement de mentalité sur l'autisme est urgent : "la France a 40 ans de retard concernant la prise en charge de l'autisme."
L'autisme touche un nouveau-né sur 100
Pour rattraper ce retard, l'association publie 10 propositions dans un manifeste qu'elle doit remettre à François Hollande avant la journée mondiale de sensibilisation à l' autisme du 2 avril prochain. Ce texte pointe du doigt les chiffres alarmants de ce trouble : un nouveau-né sur 100 serait concerné. En France, 650 000 personnes, dont 250 000 enfants souffriraient de troubles du spectre autistique. Et ces malades ne sont pas toujours bien encadrés, à cause d'un diagnostic parfois tardif, notamment chez les filles , et d'un accès au soin qui peut s'avérer complexe. Pourtant, "on ne guérit pas de l'autisme, mais la précocité du diagnostic, associée à une prise en charge adaptée, suivant les préconisations de la Haute autorité de santé (HAS), permettent de faire progresser l'enfant au point d'avoir une vie 'normale'" révèle l'association dans son manifeste.
Mieux rembourser les suivis
Des nouvelles méthodes de soutien comme la méthode ABA (Applied Behavior Analysis), le suivi par un psychomotricien ou par un ergothérapeute commencent à faire leur preuve mais elles sont rarement remboursées par la sécurité sociale, ce qui freine leur extension. Le manifeste demande ainsi au président et aux ministres de la Famille et de la Santé de faire évoluer les remboursements de ces techniques. Car "la prise en charge correcte d'un enfant autiste se situe entre 2 000 et 3 000 euros par mois, dépenses impossibles pour la grande majorité des familles", déplore ce texte.
Enfin, l'association met l'accent sur l'importance de faciliter l'accueil des enfants autistes dans les écoles publiques, notamment grâce au recrutement d'auxiliaires de vie scolaire (AVS) et de psychologues spécialisés. Car l'intègrement et la sociabilisation de l'enfant autiste est un élément clé de son bien-être et de sa santé mentale sur le long terme.