Entre 100 000 et 400 000 personnes seraient atteintes du syndrome d'Asperger en France. Méconnu, ce type d'autisme n'est pourtant pas une fatalité. Patricia, une mère dont le fils est Asperger, a accepté de témoigner à ce sujet.

Patricia a deux enfants : une fille de 19 ans et un fils de 16 ans et demi nommé Antoine, diagnostiqué asperger à l'âge de 3 ans. Actuellement en 1ère au lycée, il suit une scolarité normale, à la différence près qu'il vient avec son ordinateur en classe.

« Vive la technologie »

« Mon fils a une dyspraxie importante (difficulté à exécuter de manière automatique des mouvements simples, ndlr) : il a des difficultés pour écrire, c'est pour cela qu'il a un ordinateur à ses côtés en permanence, depuis le CE2 » explique Patricia. « Et parfois je reçois aussi des sms de lui lorsqu'il est en cours, lorsqu'il a besoin d'être rassuré. Il m'arrive même d'aller le chercher en cas de besoin, s'il ne se sent vraiment pas bien. Dans ce sens, je dis ‘‘vive la technologie'' » plaisante Patricia.

Jusqu'à l'an dernier, Antoine était également encadré par une auxiliaire de vie scolaire, mais désormais il évolue seul dans un environnement scolaire normal. Egalement atteint de trouble de l'attention, Antoine possède un traitement médicamenteux, « sans quoi il n'aurait jamais pu suivre une scolarité normal » assure sa mère.

Des parents au quotidien pour mettre la théorie en pratique

Mais si Antoine a fait tant de progrès, c'est parce qu'il a très tôt fait partie de groupes d'habiletés sociales, dans lesquels il a pris les codes sociaux qu'il ignorait, comme la politesse, le fait de savoir passer son tour, écouter les autres etc.

« J'ai très vite compris qu'il avait besoin d'apprendre comme on apprend à écrire et à compter » assure Patricia. « Le gros travail, à nous les parents, ça a été de mettre en pratique ces enseignements dans la vie courante. Cela repose sur la compréhension et le contrôle de ses émotions, et de celles des autres. »

Et pour ce faire, Patricia a choisi de se former : « J'ai appris à utiliser les techniques comportementales utilisées dans les thérapies existantes. Un parent ne peut pas faire l'économie de se former actuellement en France, car c'est aussi dans la vie quotidienne qu'un Asperger apprend les codes. C'est aux parents de prendre le relais à la maison, après le thérapeute. »

Elle ajoute qu'internet l'a également beaucoup aidé, en communiquant avec d'autres parents dans le même cas, et lui a permis de mieux comprendre le fonctionnement de son enfant et la façon dont il faut réagir à ses comportements.

Même si les mises en situations étaient difficiles (comme le fait d'attendre son tour au manège par exemple)  (...)

 

Auteur de l'article original: Hélène BOUR
Source: Top Santé
Date de publication (dans la source mentionnée): Lundi, 1. Décembre 2014
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