C'est une sonde portative manipulée par un chirurgien qui s'allume au moment même où elle se retrouve en contact avec des cellules cancéreuses. La preuve avec un travail canadien de l'université Mac Gill qui vient d'être publié dans Cancer Research. Utilisée au bloc opératoire, cette sonde permet, en temps réel, de différencier avec une très grande sensibilité, 100%, les cellules tumorales des saines.

Son fonctionnement repose sur l'effet dit Raman, un phénomène optique découvert en 1928 par un physicien indien. Un principe qui établit que lorsque la lumière arrive sur un matériau, sa réflexion dépend de la composition moléculaire du matériau qu'elle a traversé.

Les chercheurs, le Dr Kevin Petrecca, neurochirurgien à l'hôpital Neurologique de Montréal et le Pr Frédéric Leblond, chercheur à l'Ecole polytechnique de Montréal, se sont en fait rendus compte que les cellules tumorales, de par leur composition moléculaire, renvoyaient différemment la lumière que les cellules saines. Les premiers travaux ont été menés sur des tumeurs cérébrales, des gliomes, et une dizaine de patients ont été opérés selon une première publication parue en 2015  dans Science Translational Médecine.

Le geste opératoire se fait plus précis
Depuis, les études se sont poursuivies avec des patients atteints d'autres types de tumeurs (colon, poumon, prostate, peau, ovaire), toujours avec le même degré de très haute précision, près de 100%. Dans tous les cas, le geste opératoire se fait donc plus précis, assurant au chirurgien que l'intégralité de la tumeur a bien été retirée, sans omettre une seule cellule. " Différents modèles de sonde sont en développement en fonction des organes concernés, commente le Pr Frédéric Leblond. Nous venons de démarrer un essai clinique auprès d'une centaine de patients pour démontrer que l'usage de la sonde augmente de manière significative la survie ".

Une start-up, ODS Medical, a été créée. Elle a déposé un dossier d'approbation auprès de la Food and Drug administration et prévoit une commercialisation  de sa sonde dans les 5 ans à venir.

Auteur de l'article original: Sylvie Riou-Milliot
Source: Sciences et Avenir
Date de publication (dans la source mentionnée): Lundi, 3. Juillet 2017
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