En France, les conditions de travail des aides à domicile sont souvent difficiles : beaucoup travaillent sous pression, avec des missions chronométrées et, in fine, des personnes âgées délaissées. Voici le témoignage d'Annie, auxiliaire de vie, pour "Pièces à conviction".

Ce jour-là, Annie est en retard pour faire déjeuner correctement une dame âgée dont elle s’occupe. Auxiliaire de vie, elle doit surveiller le repas et s’assurer que cette dame âgée mange correctement, sans avaler de travers. Elle ne dispose que d’une demi-heure. Bien souvent c’est trop rapide.

La vieille dame doit se presser pour déjeuner : "Combien de fois, je lui dis 'laissez-moi là' ! Comme ça, je mange tranquillement. Elle me répond 'je dois rester là tant que vous n’avez pas fini'. Alors des fois, je dis que j’ai fini." Il faudrait qu’Annie puisse rester 45 minutes pour surveiller le repas.

"On précipite les toilettes, on précipite les repas..." 
Annie explique : "Nous, on veut que la personne âgée soit aidée correctement, ne pas faire tout dans la précipitation. Parce qu’on précipite les toilettes, on précipite les repas, bousculer une personne âgée quand elle mange, non ce n’est pas normal…"

Pourquoi une telle précipitation, des parcours si minutés, alors que chacun sait que les personnes âgées ont besoin de plus de temps que les autres ?

Extrait de "Faut-il garder mamie à la maison ? Enquête sur le maintien à domicile des personnes âgées", diffusée dans "Pièces à conviction" le 6 février 2019.

Auteur de l'article original: Pièces à conviction
Source: FranceTV Info
Date de publication (dans la source mentionnée): Vendredi, 8. Février 2019
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