[vidéo] Handicaps : un numéro unique, pour faciliter l’accès aux soins
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Un bilan optique pour un enfant autiste ? Une consultation gynécologique pour une femme en fauteuil roulant ? L’accès aux soins pour les personnes handicapées est souvent entravé. Matériel inadapté, consultation trop courte, impossibilité pour le patient de supporter la salle d’attente, renoncement… les raisons sont diverses mais les faits sont têtus. Afin d’améliorer l’expérience de ces patients au sein de l’hôpital, le CHU de Nantes, associé à la Clinique Jules Verne et au CHU de Saint-Nazaire, propose désormais de rendre l’accueil plus facile par le biais d’une plateforme téléphonique unique. Et par là même, d’éviter les échecs de soins.
Nathalie habite un foyer Adapei dans le sud de Nantes. Elle aurait dû bénéficier d’une fibroscopie depuis 4 ans déjà. Mais en raison de son handicap mental, la prise en charge n’a pu aboutir. « Une fois, elle n’est pas venue, une autre fois elle s’est enfuie… », raconte Elisabeth Ménard, son éducatrice spécialisée. Dans tous les cas, la prise en charge n’étant pas adaptée, elle conservait une peur de l’examen. Grâce au dispositif Handisoins44, la fibroscopie a enfin pu être réalisée avec succès, sans traumatisme inutile pour Nathalie.
Un accompagnement constant et adapté
Anne Forey, infirmière référente d’Handisoins44 pour la clinique Jules Verne a été « facilitatrice » dans ce cas. Elle a recueilli la demande par le biais du numéro unique basé au CHU de Nantes. Elle a rencontré Nathalie, l’a orientée vers le spécialiste concerné, lequel lui a proposé une anesthésie pour surmonter sa peur « des tuyaux dans la gorge ». Résultat, « ça s’est très bien passé » pour Nathalie, qui a bénéficié d’un accompagnement tout au long de son parcours. Le temps consacré constitue en effet une des demandes les plus souvent formulées à la plateforme Handisoins44. Les patients souhaitent ainsi « bénéficier d’une consultation plus longue et ne pas devoir passer par la salle d’attente ».
Ce dispositif est « un vrai plus » pour Elisabeth Ménard. Pour les patients et leur entourage. « Auparavant, lorsque nous accompagnions une des personnes dont nous avons la charge à un rendez-vous médical, nous étions souvent confrontés à une incompréhension ou à une non-écoute des difficultés de la personne. Ce qui par conséquent était voué à l’échec », raconte-t-elle.
La visite blanche
Le petit Mathieu, 10 ans, avait, lui, besoin d’un bilan ophtalmologique. Mais attendre dans une salle d’attente sans faire de bruit, garder ses chaussures, et surtout, accepter de se laisser approcher par une blouse blanche, n’était pas évident pour le petit garçon atteint de trisomie 21. (...)