Supprimer les notes à l'école : gadget ou lutte contre les inégalités ? - Le téléphone sonne - décembre 2014
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0 sur 20. Quel adulte n’a pas gardé en mémoire cette humiliation d’enfant face à une copie surmontée de cette note infâmante ? Humiliation qui tourne vite au découragement si par malheur les 0 s’enchainent.
Et si on supprimait les notes ? C’est autour de cette idée de changer le mode d’évaluation des élèves qu’experts et profs planchent aujourd’hui et demain à Paris avant de faire des propositions à la ministre Najat Vallaud Belkacem pour une éventuelle mise en œuvre à la rentrée 2016.
Mais si on supprime la sacro sainte notation de 1 à 20, on remplace par quoi ? Des lettres, des couleurs, des smileys ? Pour quel bénéfice ? Les uns avancent la nécessité de mieux évaluer le niveau de compétence de chaque enfant pour remplacer la sanction ou le classement. Les autres, comme l’ancien ministre de l’éducation Luc Ferry crient à la « niaiserie » : c’est pas en cassant le thermomètre qu’on récupérera les 140 000 enfants qui décrochent de l’école chaque année.
Parent, êtes-vous prêts à ne plus vous focaliser sur la moyenne de votre enfant ? Vous, enseignant, à évaluer différemment chacun de vos élèves? Et vous écolier, collégien, vous préférez les chiffres ou les couleurs ?
Invités :
Catherine Lasserre, principale du collège de Vic-Fezensac (Gers) pionnier dans l’expérimentation de « l’évaluation bienveillante » (sans notes)
Alain Bentolila, linguiste. Professeur à l’Université Paris Descartes. Auteur de "Comment sommes-nous devenus si cons ?" aux éditions First
Pierre Merle, sociologue spécialiste des questions d’évaluation. Professeur à l’Ecole supérieure du Professorat et de l’Education
Jean-Rémi Girard, secrétaire national du SNALC, syndicat de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur. Professeur de français en collège.