Les nourrissons seraient plus sensibles à la douleur que les adultes
- 737 lectures
Non seulement les bébés souffrent, comme les adultes, mais une étude utilisant pour la première fois l'imagerie cérébrale montre que le seuil de tolérance des nourrissons à la douleur est inférieur à celui des adultes.
Une étude de l'Université d'Oxford suggère que les nourrissons ont un seuil de tolérance à la douleur inférieur à celui des adultes. En utilisant une méthode inédite de mesure à l'aide de l'imagerie cérébrale (IRM), des chercheurs ont découvert que les zones d'activité cérébrale répondant à la douleur s'activaient chez le bébé de la même façon que chez l'adulte, mais lors d'un stimulus quatre fois plus faible.
Activation des mêmes zones cérébrales que chez l'adulte
L'étude a comparé les réponses d'un panel de dix nourrissons âgés de un à six jours, et de dix adultes de 23 à 36 ans. L'équipe médicale a testé la douleur en appuyant sur la plante des pieds des sujets avec une tige. Sur les bébés, l'expérience étaient réalisés alors qu'ils étaient endormis, et le stimulus était assez indolore pour ne pas les réveiller.
Les zones du cerveau qui s'activent sont quasiment les mêmes que chez l'adulte (18 sur 20 en commun). L'étude offre la confirmation, pour la première fois grâce à l'IRM, que les bébés ressentent la douleur au moins comme les adultes.
Quand les médecins croyaient que les bébés ne souffraient pas
Avant une étude fondatrice pour de domaine, publiée en 1987, les médecins pensaient que les nourrissons ne souffraient pas. Les opérations chirurgicales ne se déroulaient même pas sous anesthésie. A partir de cette date, on a compris que le système nerveux du bébé était assez développé pour véhiculer les messages de la douleur.
Depuis, la prise en charge de la douleur chez l'enfant et le nouveau-né s'est développée (par exemple, les médecins ont le droit de prescrire de la morphine aux enfants de moins de 30 mois depuis 1997), mais il reste encore beaucoup de progrès à faire. Ainsi, en 2014, dans les services de néonatalité en soins intensifs, 60% des nourrissons ne reçoivent pas de traitement de la douleur.
Cette nouvelle étude de l'université d'Oxford pourrait permettre de tester l'efficacité de traitements analgésiques chez le nourrisson, dans la mesure où ces petits patients ne peuvent pas parler pour eux-mêmes.