Lors d'un accident vasculaire cérébral ou d'un traumatisme crânien, des zones liées au langage peuvent être affectées, entraînant une perte de la capacité de parler ou de comprendre un message oral ou écrit : c'est l'aphasie. Elle nécessite souvent une rééducation orthophonique pour retrouver totalement ou partiellement ses capacités perdues. En quoi consiste-t-elle ?

Parce qu'ils peuvent impacter des zones cérébrales liées au langage, à la compréhension des mots et à l'expression, les accidents vasculaires cérébraux (AVC) et les traumatismes crâniens engendrent souvent une aphasie. Ce mot désigne les difficultés à parler et à comprendre le langage écrit ou oral, alors même que les organes liés à la parole (langue, pharynx) fonctionnent parfaitement. Concrètement, l'aphasique a bien l'idée du mot qu'il souhaite prononcer dans sa tête, mais il n'arrive pas à l'exprimer correctement.

En France, on estime à 250 000 le nombre de personnes aphasiques, avec 15 000 nouveaux cas chaque année.

Pour autant, l'aphasie n'est pas une fatalité. Prise en charge le plus tôt possible par un orthophoniste, la rééducation orthophonique peut permettre de retrouver les facultés de langage mises à mal par l'accident, ou de trouver d'autres solutions de communication.
Une aphasie qui dépend de l'endroit où se situe la lésion cérébrale

« La lésion du cerveau liée au trouble vasculaire va créer une aphasie différente selon l'endroit où se trouve la lésion au niveau du cerveau », explique Nathaly Joyeux, orthophoniste au sein de l'Unité neuro-vasculaire (UNV) du Centre hospitalier d'Avignon. « Globalement, de façon caricaturale, on a deux grands types d'aphasies. On a des aphasies d'expression pour les lésions frontales et antérieures (aphasies de Broca), et des aphasies de compréhension pour les lésions postérieures au niveau du lobe temporal (aphasie de Wernicke). On a ensuite des déclinaisons lorsque les patients ont gardé des capacités de répétition ou de lecture », résume l'orthophoniste.

Avant de commencer les séances de rééducation orthophonique, il s'agit donc d'analyser l'aphasie du patient : « on va essayer de savoir si on a une atteinte plutôt de l'expression ou de la compréhension, et si c'est plutôt le langage oral ou le langage écrit qui pose problème », détaille Nathaly Joyeux. Les aspects moteurs de l'articulation, la grammaire ou encore la combinaison des sons entre eux (le plan phonologique) peuvent être des points du langage nécessitant une rééducation.

Désormais, grâce à la prévention, la plupart des personnes victimes d'AVC sont prises en charge à temps dans une Unité neuro-vasculaire. Selon les recommandations de la Haute autorité de santé, elles seront alors systématiquement soumises à un bilan orthophonique, pour voir si une rééducation est nécessaire ou non.
En quoi consiste une rééducation orthophonique ?

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Merci à Nathaly Joyeux, orthophoniste à Avignon

Auteur de l'article original: Hélène Bour
Source: Top Santé
Date de publication (dans la source mentionnée): Lundi, 11. Mai 2015
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