Un tétraplégique actionne un bras artificiel grâce à la pensée
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"Je me souviens d'avoir eu comme une sensation de sortir de mon corps et je voulais serrer la main de tout le monde", explique le patient, dont les implants ont été posés directement dans son cerveau en 2013 à Los Angeles.
Les résultats de l'essai clinique, publiés jeudi 21 mai dans Science (en anglais), donnent un espoir de mobilité aux amputés ou aux paralysés. Une nouvelle neuroprothèse implantée directement dans le cerveau permet à un tétraplégique d'actionner un bras artificiel, avec aise, par la seule force de la pensée.
"J'ai eu comme une sensation de sortir de mon corps"
Erik Sorto, 34 ans, est la première personne au monde à avoir une prothèse neuronale implantée dans une région du cerveau où se forment les intentions, le cortex pariétal postérieur. Ce dispositif lui donne la capacité de donner une poignée de main, de prendre un verre, de boire et même de jouer au jeu pierre-feuille-ciseaux. Jusqu'à présent, les différentes techniques de contrôle d'une prothèse par la pensée produisaient souvent des mouvements saccadés.
J'ai été surpris par la facilité avec laquelle je pouvais contrôler le bras, explique le patient, dont les implants ont été posés en 2013 à Los Angeles (Etats-Unis). Je me souviens d'avoir eu comme une sensation de sortir de mon corps et je voulais serrer la main de tout le monde." Depuis, Erik Sorto s'est entraîné avec les chercheurs et du personnel médical pour contrôler le curseur d'un ordinateur et le bras télémanipulateur avec sa pensée. Il est parvenu à produire des mouvements intuitifs de la prothèse, répondant ainsi aux espoirs des chercheurs.
Le mouvement imaginé dans son intégralité
En se focalisant sur le cortex pariétal postérieur, "les signaux sont plus en rapport avec l'intention d'agir qu'à l'exécution même du mouvement", explique le Dr Richard Andersen, le professeur de neurologie qui a dirigé cette recherche. "Quand on bouge le bras, on ne pense pas vraiment quel muscle activer et au déroulement détaillé du mouvement comme, par exemple, le fait de lever le bras, de l'étendre, de saisir une tasse et de refermer sa main autour", poursuit-il. Au lieu de cela "on pense au but du mouvement, à savoir l'intention, par exemple, de pendre un verre d'eau".
Dans cette expérience clinique, ces chercheurs indiquent avoir réussi à décoder les intentions du sujet en lui demandant simplement d'imaginer l'ensemble du mouvement, mais pas ses multiples et différentes séquences.