Dans un article publié dans la revue Environnement International, des chercheurs de l’INSERM apportent de nouveaux éléments suggérant la neurotoxicité chez l’homme des insecticides du groupe des pyréthrinoïdes. Plus précisément chez les enfants qui verraient leurs performances cognitives diminuées.

Les pyréthrinoïdes constituent une famille d’insecticides largement employée dans divers domaines : agricole (diverses cultures), vétérinaire (produits antiparasitaires) et domestique (shampooing anti-poux, produits anti-moustiques). Leur mode d’action consiste en un blocage de la neurotransmission des insectes provoquant leur paralysie.

Les enfants y sont plus particulièrement exposés : contacts main-bouche, shampooings anti-poux…  Compte-tenu du mode d’action de ces produits, les chercheurs de l’Unité INSERM 1085 (Institut de Recherche sur la Santé, l’Environnement et le Travail, Rennes) avec le laboratoire de psychologie du développement et de l’éducation (Université Rennes 2) ont émis l’hypothèse d’un éventuel effet sur le système nerveux des enfants.

Difficultés de compréhension

Ils se sont penché sur la cohorte PELAGIE. Cette dernière, mise en place entre 2002 et 2006 prend en compte de façon simultanée l’exposition aux insecticides pyréthrinoïdes au cours de la vie fœtale et de l’enfance. Un total de 287 femmes ont été sélectionnées au hasard.

L’exposition aux insecticides pyréthrinoïdes a été évaluée par le dosage de cinq métabolites dans les urines de la mère et de l’enfant alors âgé de 6 ans. Et les capacités intellectuelles des petits ont été analysées à travers divers tests.

Résultat, une forte exposition est associée à une baisse significative des performances cognitives, en particulier de la compréhension verbale et de la mémoire de travail. « Les conséquences d’un déficit cognitif de l’enfant sur ses capacités d’apprentissage et son développement social constituent un handicap pour l’individu et la société », souligne Jean-François Viel, co-auteur de ces travaux. Lequel insiste sur la nécessité de trouver de réelles mesures de prévention.

Auteur de l'article original: Vincent Roche
Source: INSERM, 9 juin 2015 - Par Destination Santé
Date de publication (dans la source mentionnée): Dimanche, 14. Juin 2015
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