Le retard de croissance touche 3% des enfants en France. Il se traduit par un trouble statural. Seule l’hormone de croissance peut faire grandir. Identifier et traiter le déficit en taille grâce à un diagnostic précoce est primordial. Voici un éclairage à destination des parents concernés.

Un outil simple à l’usage des parents : le carnet de santé

La taille est un marqueur de santé de l’enfant. A la naissance, chacun reçoit un « carnet de santé » qui raconte l’histoire de son corps. Le premier étalon de poids et de taille du nourrisson y est inscrit. Par la suite, des mesures régulières, notamment par le pédiatre, permettent de dessiner la courbe de croissance. Selon le Pr Bertrand Chevallier, « la croissance est un phénomène stable qui va de la conception jusqu’à la puberté ».

Mon enfant est-il hors « norme » ?

La norme, établie par des scientifiques, se compose de fourchettes. « Quand on se situe en-dessous de la fourchette inférieure (…) de cette courbe de référence, on est trop petit » indique le Pr Bertrand Chevallier. Si la lecture du graphique relatif à la taille, dans le carnet de santé, montre que votre enfant connaît peut-être une croissance anormale, vous devez consulter.

Parfois, il s’agit simplement d’un « retard de maturation osseuse. « L’enfant peut connaître une puberté différée et grandir plus longtemps que les autres ». Mais dès qu’il ne grandit plus régulièrement, il faut prendre contact avec un pédiatre, voire, un spécialiste des troubles de la croissance.

Et après ?

Les causes peuvent être multiples. « S’il s’agit d’une insuffisance hormonale, il suffit de rétablir une dose normale d’hormones de croissance. Plus vite on traite, plus on est efficace pour l’avenir ». La médecine a fait des progrès considérables. Un examen à l’hôpital permet d’établir le bilan du retard statural. Par un procédé indolore, en ambulatoire, toutes les composantes chimiques entrant dans le développement de la croissance sont analysées.

Cependant, il n’y a que l’hormone de croissance qui fasse grandir rappelle le Pr Bertrand Chevallier. « C’est un traitement contraignant, (…) objet d’un protocole médical, avec une piqûre tous les jours pendant plusieurs années jusqu’à la fin de la croissance ». Pour mémoire, depuis 1986, en France, l’hormone de croissance est synthétique. Elle ne présente plus de risque.
 

Auteur de l'article original: Valérie Laurent pour Destination Santé
Source: Interview du Pr Bertrand Chevallier, 18 janvier 2016
Date de publication (dans la source mentionnée): Lundi, 15. Février 2016
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