Journée mondiale de l'autisme : une "école du futur" pour accompagner les enfants vers l'autonomie
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L'autisme est un trouble du développement encore mal pris en charge en France. Alors certaines structures innovantes tentent d'y remédier. Francetv info s'est rendu à la FuturoSchool, qui accueille douze enfants autistes.
Dans un grand espace rempli de jouets, de ballons et de cerceaux colorés, Noam et Arthur jouent au basket. Les deux enfants semblent bien s'amuser, même si l'un des deux apparaît un peu réservé. De temps à autre, un intervenant souffle des phrases à l’oreille de Noam, un adolescent autiste de 15 ans, pour qu'il communique avec son compagnon de jeu. “Il n’arrive pas à faire spontanément des demandes, alors il faut l’aider un peu”, explique Elise Marino, l'une des deux psychologues de la FuturoSchool. Car, à y regarder de plus près, Noam est en pleine séance de "playdate" : il apprend à se sociabiliser en jouant avec un autre enfant. Une méthode ludique qui a fait ses preuves dans cet établissement, niché dans le 11e arrondissement de Paris.
Une personne sur 100 est atteinte d'autisme, d'après le ministère de la Santé. Depuis 2012, ce trouble envahissant du développement a été déclaré grande cause nationale. Plusieurs mesures ont été prises, comme l'ouverture de classes spéciales dans les écoles maternelles. Mais la prise en charge des enfants reste insuffisante. La FuturoSchool propose une solution alternative. Francetv info s'est rendu dans cette structure expérimentale, qui accueille des enfants autistes depuis 2006.
"On s'adapte au mieux aux besoins de l'enfant"
La FuturoSchool fait partie des vingt-neuf structures innovantes que compte la France. Elle prend en charge douze enfants et jeunes autistes de 5 à 25 ans pendant 23 heures par semaine. Le reste du temps, ils le passent à l'école, pour la plupart d'entre eux, avec l'aide d'une auxiliaire de vie scolaire. "L'école du futur" est là pour soutenir les apprentissages, mais ne remplace pas l'école ordinaire.
On y apprend plutôt à se comporter avec les autres, à gérer ses frustrations... “Si on ne prend en charge que douze enfants, c'est parce qu’il faut s'adapter au mieux à leurs besoins, donc rester une petite structure réactive”, explique M’Hammed Sajidi, qui a fondé l'association Vaincre l'autisme pour aider son fils Samy, il y a quinze ans.
Pour trouver une structure adaptée, les parents d'enfants autistes doivent affronter un parcours du combattant. D'office dirigés vers le service de psychiatrie d'un hôpital de jour, nombreux sont ceux qui ont été déçus. M'Hammed Sajidi a même dû retirer son fils d'un service dans lequel il subissait des maltraitances. Avec d'autres parents, il a donc pris les choses en main et créé la FuturoSchool. (...)