Grossesse : la dépression maternelle impacte aussi l’enfant
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Dans le monde, environ 1 femme enceinte sur 5 souffre de dépression en fin de grossesse ou juste après l’accouchement. Une pathologie aux nombreuses conséquences sur la mère et son enfant. Des chercheurs britanniques ont en effet souligné l’impact du phénomène sur le fœtus. Mais aussi la prévalence très importante de ce fléau dans les pays pauvres et en développement.
Une étude menée par une équipe de l’Imperial College London montre que la dépression durant la grossesse affecte le fœtus. Plus précisément, leurs travaux ont permis de déterminer que l’état dépressif de la mère réduisait l’enzyme qui, dans le placenta, a pour rôle de bloquer le cortisol. Cette hormone est également qualifiée d’hormone du stress. Elle est produite en grande quantité en cas d’angoisse ou d’anxiété importante. Le fœtus est donc exposé dans ce cas à une forte dose.
Cette exposition associée à des modifications épigénétiques observées chez le fœtus en cas de dépression maternelle augmente le risque pour l’enfant de souffrir de troubles mentaux. Par conséquent, « il faudrait traiter la dépression de la mère pour protéger l’enfant », soulignent les auteurs. Et la mère elle-même naturellement.
Dans les pays pauvres, des mères plus fragiles
Les chercheurs se sont en outre penchés sur la situation dans les pays pauvres et en développement. Ils ont pu observer que la dépression maternelle y était très fréquente. Mais aussi que la santé mentale des enfants de moins de 5 ans était préoccupante. Rien de surprenant au vu du lien établi entre les deux. Toutefois, l’impact de ces phénomènes est clairement plus prégnant que dans les pays riches.
Ainsi, dans ces pays, « les femmes ont plus de risque d’être victimes de violences conjugales et de souffrir de difficultés économiques » que dans les pays riches. De plus, « les grossesses non désirées y sont bien plus nombreuses ». Tout comme « la malnutrition, les infections et la promiscuité », ajoutent-ils.
« La dépression maternelle dans ces pays expose davantage les femmes à l’usage de drogues, à la pré-éclampsie, à un accouchement prématuré ainsi qu’au suicide. » Les auteurs soulignent l’importance d’une réponse adaptée à chaque situation, en fonction du pays.