Les lésions de la moelle épinière bientôt réparables grâce au poisson zèbre ?
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Des chercheurs ont réussi à isoler une protéine clé chez le poisson zèbre, capable de régénérer la moelle épinière. Une découverte prometteuse, qui pourrait aboutir chez l'Homme, à un traitement réparateur.
Chez les humains, la rupture de la moelle épinière entraîne une paralysie et, le plus souvent, le décès. Des chercheurs américains dont Kenneth Poss, professeur de biologie cellulaire à l'Université Duke (États-Unis) ont étudié des petits poissons zèbres , une espèce vivant en Inde mais utilisée dans les laboratoires du monde entier pour la science.
Le poisson zèbre, capable de réparer seul sa colonne vertébrale brisée
Le zebra fish (en anglais) partage un grand nombre de gènes avec l'humain. Les scientifiques se sont aperçus que lorsque la moelle épinière de ces animaux aquatiques est brisée, un processus réparateur se déclenche naturellement.
Leur étude, publiée dans la revue américaine Science , montre en effet que les cellules présentes sur les deux bords de la zone lésée se projettent pour combler le vide créé par la rupture de la colonne vertébrale. Les cellules nerveuses se développent ensuite et huit semaines après la blessure, la guérison est complète. Le poisson recouvre alors sa mobilité.
Une protéine permettant la régénération de la moelle épinière
Les scientifiques ont pu isoler le gène qui joue un rôle crucial dans cette régénération. Lors d'essais, les chercheurs ont bloqué l'expression de ce gène qui permet la production d'une protéine, nommée CTGF (Connective tissue growth factor). Résultat : les poissons zèbres n'ont pas pu réparer leurs tissus. Lorsque les scientifiques ont exacerbé l'expression de cette protéine, les cellules se sont reconstituées beaucoup plus vite.
La question : est-ce que ce processus est applicable chez les humains ? Ces poissons et les Hommes partagent de nombreux gènes (dont à 90 % celui produisant le facteur de croissance CTGF). De ce fait, les chercheurs ont inséré aux poissons zèbres la version humaine de ce gène sur une blessure de la moelle épinière. Surprise, les tissus se sont régénérés, redonnant leur mobilité aux petits animaux aquatiques.
Le hic : les spécialistes estiment que cette protéine magique n'est pas suffisante pour réparer à elle seule la moelle épinière des humains... À suivre avec de prochaines recherches.