Pourquoi il faut dédramatiser l'épilepsie
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Soudain, un cri. Puis la personne perd connaissance, tombe au sol et est prise de convulsions. Telle est l'image qu'on a de la crise d'épilepsie. Pourtant, cette maladie fréquente n'est pas toujours spectaculaire.
Les crises ne sont qu'un symptôme
Le Pr Philippe Derambure, neurologue au CHRU de Lille, le souligne : « Les crises ne sont que le symptôme de la maladie et surtout, elles ne sont convulsives que dans 10 % des cas. » Pour comprendre leur origine, il faut savoir que le cerveau peut être comparé à un immense réseau électrique : les neurones y communiquent entre eux en propageant des signaux électriques. Chez les personnes épileptiques , une crise survient lorsqu'un groupe de neurones voit son activité électrique s'accroître de façon excessive.
Cette surexcitation peut concerner l'ensemble du cerveau. On parle alors de crise généralisée. Elle se manifeste par des convulsions ou une simple absence de quelques secondes. Lorsque seule une zone du cerveau est affectée, on parle de crise partielle. En fonction de la zone touchée, les symptômes sont très variables. Il peut s'agir de troubles du langage, d'hallucinations visuelles ou auditives, de sensations de déjà-vu, de troubles de la conscience, ou encore de mouvements involontaires, etc.
Les causes sont multiples et de gravité différente
La maladie peut apparaître à tout âge, même si l'incidence est plus élevée chez les enfants (plus de la moitié des épileptiques le sont devenus avant l'âge de 18 ans). Mais, passé un certain âge, une partie des patients ne fait plus de crise.
Les causes sont mal connues et probablement multiples. « Dans certains cas, il y a sûrement une origine génétique, ce qui expliquerait pourquoi on trouve plusieurs malades dans une même famille » , estime le Pr Derambure. Des malformations ou des lésions cérébrales survenues durant la formation du fœtus peuvent aussi être en cause. Et un infarctus , une hémorragie, une tumeur cérébrale, une maladie dégénérative peuvent provoquer des crises, d'où l'augmentation de la fréquence de la maladie chez les personnes âgées.
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Notre expert - Pr Philippe Derambure, neurologue au CHRU de Lille, président de la Ligue française contre l'épilepsie