On a testé ces lunettes qui parlent aux malvoyants
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Des lunettes capables de lire à la place de celui qui ne le peut plus. C'est le dispositif destiné aux malvoyants que nous sommes allés tester.
OPHTALMOLOGIE. Au milieu des anciennes boiseries de l'opticien historique du cœur de Paris, Meyrowitz, ce sont des lunettes "high-tech" qui nous sont présentées. Avec leur mini-caméra fixée à la branche, elles tranchent avec les anciens modèles exposés dans les vitrines du magasin. Le dispositif MyEye de la société israélienne OrCam commence tout juste à être distribué en France par Essilor. Le principe : permettre aux personnes souffrant d'une disparition de la vision centrale de se faire faire la lecture par leurs lunettes. Lire une carte au restaurant, le nom d'une rue sur les plaques, les pages d'un livre... autant de choses qui deviennent peu à peu impossibles aux personnes souffrant d'une dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA). Cette maladie se caractérise par une dégradation d'une partie de la rétine, la macula, faisant apparaître une tâche noire au centre de la vision. Selon l'Inserm, environ 8% de la population française serait touchés — essentiellement les plus de 50 ans — et l'incidence devrait encore croître dans les années qui viennent. La DMLA ne rend pas aveugle puisque la vision périphérique est conservée. En revanche, elle empêche de focaliser le regard et donc la lecture. "MyEye s'adresse essentiellement à ces personnes qui conservent une autonomie de déplacement mais ne peuvent plus lire ni même reconnaître un visage", explique Laurent Decourteix, optométriste chez Meyrowitz.
Un dispositif confortable
Première surprise, on ne se sent pas encombré par le dispositif : une mini-caméra de 31 grammes fixée sur la branche des lunettes et reliée en filaire à un boîtier de 160 g qui tient dans la poche ou se fixe à la ceinture. L'appareil permet non seulement la lecture de texte — tant que celui-ci n'est pas manuscrit — mais aussi la reconnaissance des visages et des produits préalablement enregistrés. Ainsi, en passant le doigt entre l'objectif de la caméra et la personne face à nous, l'écouteur à conduction osseuse nous glisse l'identité de notre interlocuteur. Le principe est le même pour le texte. Encore faut-il trouver le bon geste pour que l'appareil saisisse l'action demandée... Selon le support visé, cela peut s'avérer compliqué. Ainsi notre tentative de lire le nom de rue sur une plaque s'est révélé impossible en raison d'un petit autocollant qui mangeait une lettre. Pour un dispositif "doté d'une intelligence artificielle", on aurait pu espérer qu'il reconnaisse la situation et nous géolocalise. (...)