En tant qu'orthophoniste, en plus d'intervenir directement auprès de mes patients et de leurs proches, je suis amenée à faire la promotion de saines habitudes de communication, la prévention de problèmes de communication et l'enseignement de stratégies et de moyens pour améliorer la communication. Tout cela dans le but de favoriser l'intégration sociale, scolaire et professionnelle, de même que la participation sociale des individus.
Je porte à votre attention quelques comportements ou façons de communiquer qui sont à éviter avec de jeunes enfants. Voici les 5 erreurs les plus fréquentes au niveau des interactions parent-enfant, dont je suis régulièrement témoin dans ma pratique:
Questionner au lieu de commenter
Selon vous, quelle approche s'avère la plus efficace pour permettre à un enfant de développer son langage, est-ce de lui poser des questions ou d'émettre des commentaires? Environ 95% du temps, quand je pose cette question à un parent ou à un adulte étant souvent en contact avec des enfants, on me répond «poser des questions», comme si ça allait de soi. Or, c'est tout à fait le contraire.
Avec la noble intention d'aider les enfants à parler, les adultes leur posent souvent des questions en trop grand nombre. Il est préférable de moins agir en mode détective avec son enfant (C'est quoi ça? C'est quelle couleur ça? Qu'est-ce qu'il fait le chien? Pour ensuite lui demander de répéter la réponse) et d'exprimer plutôt des commentaires sur ce qui l'entoure pour stimuler son langage, dans la vie de tous les jours (ex: dans la voiture, à l'heure des repas, lors du bain, etc.). Tout comme on n'apprend pas en passant un examen (on ne fait que mettre en pratique ce qu'on sait déjà), l'enfant n'apprend pas quand on lui pose des questions directes. Qu'il connaisse ou non la réponse à la question demandée, il n'aura pas appris de nouveaux mots. Seuls les commentaires permettent de transmettre de nouvelles informations. Et c'est ce dont les enfants ont besoin pour développer leur langage.
Donner des consignes trop longues
Les difficultés langagières touchant la compréhension passent beaucoup plus souvent inaperçues que les difficultés de langage touchant le volet expressif (par exemple, la prononciation, formulation des phrases). À la clinique, des parents nous rejoignent au quotidien, et nous mentionnent avoir des inquiétudes au sujet du développement langagier de leur enfant. «Mon enfant comprend tout, mais il ne parle presque pas!», nous dit-on souvent.
En amorçant le processus d'évaluation en orthophonie, il n'est pas rare que nous constations qu'à l'inverse de ce qui est avancé par les parents, la compréhension langagière de l'enfant présente des lacunes compte tenu de son âge. 

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Auteur de l'article original: Agathe TUPULA
Source: Le Huffington Post
Date de publication (dans la source mentionnée): Dimanche, 4. Juin 2017
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