Cancer: Marseille se dote d'un IRM unique en France qui réduit les effets secondaires de la radiothérapie
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« Un saut technologique majeur ». Le professeur Patrice Viens ne cache pas son enthousiasme. Le directeur général de l’ Institut Paoli-Calmettes à Marseille a fait l’acquisition d’un équipement de radiothérapie présenté comme révolutionnaire dans le traitement des patients atteints de cancer. Un appareil unique en France, et dont une dizaine de villes seulement sont équipées dans le monde.
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Baptisée MRIdian Linac , cette machine permet d’irradier certaines tumeurs en utilisant l’Imagerie par résonance magnétique. De quoi mieux traiter certaines tumeurs dites mobiles, comme les tumeurs du pancréas, du poumon, du cerveau et de la prostate.
« Jamais nous avons pu avoir une telle précision dans le traitement du cancer », se félicite le docteur Agnès Tallet, responsable du département de radiothérapie au sein de l’institut. L’irradiation de la zone touchée par la tumeur est plus localisée, donc plus efficace.
Un traitement plus ciblé
Cet appareil de radiothérapie limite les effets secondaires et les séquelles. Actuellement, les appareils de radiothérapie, délivrent une dose maximale à la tumeur, mais ils touchent également une partie des organes sains situés à proximité de cette tumeur. La précision du traitement avec cette nouvelle machine change la donne. « Grâce à cet appareil, le traitement sera mieux toléré, il y aura moins d’effets secondaires », explique le docteur Tallet.
« Je suis passé il y a trois ans par ce que vous venez de dire, a avoué le maire de Marseille Jean-Claude Gaudin au docteur Agnès Tallet lors de la conférence de presse de présentation de l’appareil. On m’a brûlé, et on m’a dit qu’on allait brûler aussi à côté. La tumeur est partie, mais la suite est longue à effacer… »
Un coût de 8,2 millions d’euros
Tout ceci a toutefois un coût, et pas des moindres. L’appareil a été acheté cet été 8,2 millions d’euros, grâce notamment à l’aide du conseil départemental des Bouches-du-Rhône, de la ville de Marseille, de la Métropole, du conseil régional et de l’Agence régionale de Santé. Les travaux au sein de l’établissement médical commenceront en janvier 2018, et les premiers patients - entre 10 et 15 par jour -, pourront en bénéficier en octobre 2018.
En région Paca, chaque année, 223.000 patients sont pris en charge au titre du cancer. Dans la région, 30 % des décès sont dus au cancer et 40 % des décès prématurés sont imputés à ce type de maladie.