Grossesse : vers un dépistage des troubles mentaux chez les futures mamans ?
- 1026 lectures
Une équipe de chercheurs britanniques s’est intéressée aux éventuels troubles mentaux auxquels sont exposées les femmes enceintes et a mis en place un examen de dépistage. Explications.
Environ 6% des femmes vivent un épisode dépressif au cours de leur vie et une femme sur dix en fait l’expérience pendant sa grossesse. Comme le rapporte le site spécialisé Santelog, des chercheurs du King's College de Londres et de l'Université de Melbourne, en Australie, ont révélé à quel point les contraintes ou les inquiétudes liés à la gestation pouvaient accroître le risque de problèmes mentaux chez les femmes enceintes.
Les scientifiques ont découvert qu’il était possible de mesurer la santé mentale d’une femme enceinte par le biais d’un questionnaire basic portant sur deux questions : "Vous êtes-vous sentie déprimée ou désespérée au cours du dernier mois ?" et "Avez-vous ressenti un manque d’intérêt ou de plaisir à faire les choses au cours du dernier mois". En cas de réponses positives, les participantes devaient ensuite répondre à un questionnaire d’évaluation reconnu, plus détaillé. Les femmes jeunes, célibataires, avec un faible niveau d’instruction ou de revenus sont plus nombreuses à avoir répondu par l'affirmatif au premier questionnaire : 66% présentaient des troubles mentaux, dont la dépression pour 45% d’entre elles.
Quelle fiabilité ?
Mais peut-on évaluer toutes les femmes enceintes grâce à cet examen ? Les troubles mentaux sont parfois difficiles à déceler. La personne concernée peut elle même ne pas en avoir conscience et ne pas reconnaître qu’elle s’est sentie déprimée ou désespérée. Environ deux tiers des femmes ayant répondu "oui" présentaient réellement des troubles mentaux : parmi les 9.963 femmes ayant répondu au premier questionnaire, 545 ont été évaluées par d’autres examens, dont 258 qui avaient répondu négativement et 287 positivement. Plus précisément, 22% des femmes ayant répondu par la négative au premier questionnaire, sont en fait bien victimes de troubles mentaux. Suggérant ainsi qu’elles ne s’en étaient pas aperçues, ou qu’elles ne voulaient pas l’admettre.
Comme le souligne la Fédération pour la recherche sur le cerveau, les maladies psychiatriques et les troubles du comportement ont parfois une caractéristique en commun : le déni. Certains patients affirment et pensent profondément ne pas être malade, ce qui rend le diagnostique difficile. Mais si ce questionnaire ne peut avec certitude déceler les troubles mentaux de toutes les femmes enceintes, il met en avant un problème de taille encore méconnu, encourageant sans doute à de nouvelles recherches sur le sujet.