Tout enfant hospitalité a le droit d’avoir ses parents près de lui, jour et nuit. C’est ce que stipule la charte européenne des Droits de l’Enfant Hospitalisé. Or plusieurs faits divers révèlent qu’en France, ce droit est trop souvent bafoué.

« Dimanche 11 février, une mère a dû dormir par terre à l’hôpital Delafontaine (93), au chevet de son enfant malade, faute d’aménagements prévus pour les parents », dénonce la Fondation Hôpitaux de Paris-Hôpitaux de France. Quelques jours auparavant (le 8 février), l’association SOS Préma relayait l’appel de détresse d’une autre maman. Celle-ci était séparée de son nouveau-né prématuré par manque de logement au CHU Nord de Marseille.

Ces deux histoires sont symptomatiques d’un manque de moyens mis en œuvre afin de permettre à tout parent de rester au chevet de son enfant hospitalisé. C’est pourtant un droit assuré par la charte européenne des Droits de l’Enfant Hospitalisé.

Celle-ci indique précisément dans son premier article qu’« un enfant hospitalisé a le droit d’avoir ses parents ou leur substitut auprès de lui, jour et nuit, quel que soit son âge ou son état ». En outre, le deuxième article précise, « on encouragera les parents à rester auprès de leur enfant et on leur offrira pour cela toutes les facilités matérielles, sans que cela entraîne un supplément financier ou une perte de salaire. On informera les parents sur les règles de vie (…) propres au service, afin qu’ils participent activement aux soins de leur enfant. »

Un poids financier impossible

Pour les familles d’enfant né prématurément notamment, « cet accident de la vie amène, en cascade, d’autres problèmes : logistiques, financiers, psychologiques », souligne SOS Préma. Les parents ne peuvent pas payer un hôtel pendant des semaines, des mois… D’autant que ces frais correspondent parfois à un smic par mois ! « A cela, il faut ajouter des prises en charge et des suivis inégaux sur le territoire et une politique sociale qui dépend des CAF, donc inégale aussi. » Une situation financière extrêmement difficile à laquelle peuvent aussi être confrontées des familles d’enfants gravement malades. C’est pourquoi une mise à disposition de solutions d’hébergement dans ou près de l’hôpital est primordiale.

Une présence quotidienne essentielle

« La présence des parents améliore le développement de l’enfant et réduit le temps d’hospitalisation », souligne SOS Préma. Et elle favorise à coup sûr le lien parents/enfant. Pour les prématurés, ces éléments sont essentiels. Quant aux enfants hospitalisés pour une maladie ou suite à un accident, la présence de leurs parents participe également à leur meilleure récupération, physique et émotionnelle.

(...)

Auteur de l'article original: Dominique Salomon pour Destination Santé
Source: Fondation Hôpitaux de Paris-Hôpitaux de France, 13 février 2018 – SOS Préma, 8 février 2018
Date de publication (dans la source mentionnée): Vendredi, 23. Février 2018
Photo: