L'ASMR, cet "orgasme cérébral" provoqué par certains sons
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Connaissez-vous l'ASMR ? Cet acronyme signifiant Autonomous Sensory Meridian Response (réponse des méridiens sensoriels autonomes) renvoie au sentiment profond de détente que peuvent susciter certains sons. Très populaires sur YouTube, ces vidéos agissent sur la zone réflexe du cerveau. Extrait de "ASMR : manuel d'orgasme cérébral" d'Elodie-Joy Jaubert, publié aux Editions First (1/2).
n jour, maman m’envoie un message avec un lien YouTube. Une vidéo qu’elle me propose de regarder, en notant tout de même qu’elle trouve cette fille bizarre et un peu trop jolie. Il était clair que cette vidéo avait attiré son attention, mais semblait aussi la mettre mal à l’aise. Intriguée, d’une manière plutôt distraite, j’ai cliqué pour accéder à la vidéo en question. Je me suis alors trouvée face à une très jolie fille, assurant la promotion d’une marque de café. Première particularité de la vidéo, et qui m’a évidemment surprise, le chuchotement suave de la demoiselle.
Puis, au-delà de son chuchotement, elle jouait de telle manière qu’il me semblait possible d’interagir avec elle. Elle me regardait droit dans les yeux, souriante, avenante… me proposant de tester tel ou tel café. Je me souviens parfaitement qu’elle faisait glisser des grains de café dans sa main, pour en faire jaillir de douces sonorités. Puis elle mettait en avant le bruissement des paquets d’emballage, en les touchant de manière plus ou moins appuyée. J’étais tout d’abord étonnée par ce nouveau genre, et moi aussi mal à l’aise. Il faut dire que je ne comprenais pas à quoi rimait toute cette mise en scène. Quel pouvait être le but d’une telle vidéo ?!
Son titre était : ASMR. Un acronyme signifiant « Autonomous Sensory Meridian Response » (réponse des méridiens sensoriels autonomes), totalement inconnu de ma culture G. Je n’avais jamais entendu parler d’ASMR et ma curiosité était piquée, d’autant que cela faisait déjà deux fois que je réécoutais ladite vidéo… non sans y trouver un plaisir qui ne m’était finalement pas étranger. Immédiatement, YouTube me proposait de nombreuses vidéos dont les titres comprenaient tous ces quatre lettres. J’ai alors cliqué sur l’une d’entre elles. Celle-ci était « sans visage ».
Il s’agissait d’une jeune femme dont on ne percevait que le buste et qui, d’une voix suave et toujours chuchotée, s’appliquait à faire glisser ses doigts sur divers produits de beauté. Elle pianotait, de ses ongles parfaitement manucurés, sur des emballages rigides ou encore le plastique d’un tube de crème. Le tapotement, les cliquetis et le chuchotement de cette voix féminine, le tout assemblé donnait un cocktail auditif et visuel parfait.
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