L’oubli accéléré, un signe précoce de la maladie d’Alzheimer ?
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Des chercheurs anglais ont montré que l’une des étapes de la mémorisation, appelée consolidation (fixation des souvenirs), semble atteinte très tôt dans le cours de la maladie, avant même que l’on prenne conscience des troubles de la mémoire classique.
C’est un groupe d’individus très particuliers qu’a étudié l’équipe du Pr Nick Fox à l’Institut de neurologie de l’University College de Londres puisqu’il s’agit de personnes prédisposées familialement et génétiquement à avoir une maladie d’Alzheimer précocement.
Cependant, les résultats qu’ils ont obtenus à un test de mémoire particulier pourraient ouvrir de nouvelles perspectives dans le diagnostic précoce de la maladie. Les lésions cérébrales de celle-ci sont en effet présentes, silencieusement, pendant de nombreuses années avant que les premiers symptômes n’apparaissent.
Pour la première fois, les chercheurs anglais ont montré que l’une des étapes de la mémorisation, appelée consolidation (fixation des souvenirs), semble atteinte très tôt dans le cours de la maladie, avant même que l’on prenne conscience des troubles de la mémoire classique.
Pour être fixées dans la mémoire à long terme, les informations doivent en effet être encodées correctement, notamment en y prêtant attention, mais aussi ne pas s’effacer trop rapidement.
Un simple test neuropsychologique
«L’oubli à long terme accéléré est une forme de trouble de la mémoire qui a été décrit chez des patients souffrant d’épilepsies temporales», explique les auteurs dans le Lancet Neurology. «Il se réfère à un processus dans lequel les nouvelles informations sont encodées et retenues normalement jusqu’à une période de 30 mn - ce qui est compatible avec des performances normales aux tests standards de mémoire - mais est ensuite oublié à un taux inhabituellement rapide dans les heures ou les semaines qui suivent.»
Le Pr Fox et ses collègues ne se sont donc pas contentés d’un test de rappel 30 mn après la délivrance des informations (verbales et visuelles) mais ils ont demandé aux 35 sujets de leur étude (dont 21 porteurs de mutations génétiques de la forme héréditaire de la maladie) ce dont ils se souvenaient 7 jours plus tard.
«C’est une étude intéressante car elle fait appel à un simple test neuropsychologique à une époque où l’on s’intéresse surtout à l’imagerie, à la génétique et aux biomarqueurs.»
Pr Philippe Amouyel
C’est ainsi qu’ils ont constaté que les personnes destinées à déclarer un jour la maladie (porteurs de la mutation) avaient déjà de moins bon résultats au rappel à 7 jours. (...)