Tabac : toujours aussi facile d’accès pour les adolescents
- 783 lectures
Globalement les Français fument moins. Mais qu’en est-il des adolescents ? Les derniers résultats de l’enquête Escapad publiés dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) à l’occasion de la Journée mondiale sans tabac (ce 31 mai), montrent que la tendance est également à la baisse. Toutefois, une part importante des jeunes déclarent encore être exposée à la fumée de tabac. De plus, malgré une législation protectrice en théorie, ils n’ont aucune difficulté à se procurer des cigarettes dans le commerce.
Menée par l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) auprès 39 115 adolescents français, l’étude Escapad montre une baisse de la consommation tabagique. Cohérente avec le recul global constaté en France.
Ainsi, « 6 adolescents de 17 ans sur 10 (59%) ont déclaré en 2017 avoir déjà fumé au moins une cigarette au cours de leur vie ». Une nette baisse par rapport à 2014 et surtout un résultat bien inférieur à celui mesuré au début des années 2000 (77,6%). Même constat pour le tabagisme quotidien. Au total, « 1 jeune adolescent sur 4 est concerné » ce qui correspond à une diminution de 23% par rapport à 2014. Quant à l’usage de la chicha, il suit la même tendance avec 1 jeune sur 2 l’ayant déjà expérimentée en 2017.
Pourtant, ces bons résultats ne doivent pas cacher une exposition persistante à cet âge. Ainsi, 24% déclarent encore être exposée à la fumée de tabac à la maison et 62,9% devant leur établissement scolaire. Et « malgré l’interdiction de vente aux mineurs, les adolescents n’ont aucune difficulté à acheter leurs cigarettes chez un buraliste, 94,5% des fumeurs quotidiens le faisant régulièrement ». La très grande majorité de ceux qui en ont acheté déclarent n’avoir en outre jamais eu besoin de justifier de leur âge.
Les élèves des filières techniques et professionnelles plus à risque
Et parmi ces adolescents, des différences ont été observées en fonction de la filière scolaire choisie. Ainsi, par rapport aux jeunes scolarisés dans l’enseignement général, ceux suivant une filière technique ou professionnelle:
Avaient moins peur des conséquences du tabac ;
Déclaraient moins souvent l’existence d’« une guerre entre fumeurs et non-fumeurs » ;
Et avaient l’impression que le fait de fumer rend à l’aise.
Ils avaient en outre « une probabilité plus élevée d’avoir un avis défavorable sur les paquets neutres et initiaient le tabagisme à un âge plus précoce ». Afin de contourner cet obstacle social, « les interventions de prévention du tabagisme devraient cibler les perceptions liées au tabac, spécialement chez les jeunes scolarisés dans l’enseignement technique et professionnel », concluent les rédacteurs du BEH.
*lors de la Journée défense et citoyenneté en mars 2017