Maltraitance en établissement de santé et médico-social : de l’étudiant au résidant, personne n’est épargné
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La maltraitance des personnes âgées en établissement d'hébergement ou des personnes en situation de handicap en maison d'accueil spécialisée est fréquente. Cependant, on le dit peu, mais elle touche aussi tout le monde du résident à l'étudiant en stage. La maltraitance est fréquente en général et se passe pratiquement de définition
Le verbe maltraiter est d'un emploi courant. La maltraitance des enfants, la maltraitance conjugale, la maltraitance des personnes handicapées, mais aussi celle des animaux sont des sujets qui reviennent très régulièrement à l'actualité. Maltraiter, c'est avoir un comportement qui fait souffrir, soit physiquement, soit psychiquement, soit les deux à la fois. La maltraitance semble exister depuis le début de l'humanité. Celles des esclaves, des prisonniers, des employées de maison, des clochards, des débiles mentaux, des animaux de cirque ou des bêtes de somme, ont été largement décrites, parfois avec compassion et souvent avec cynisme, dans une foule de romans et de films.
Homo homini lupus est, dit la célèbre expression latine signifiant "L'homme est un loup pour l'homme" (l'homme est le pire ennemi de ses semblables) et attribuée au poète romain Plaute.
Pourquoi l'homme est-il maltraitant pour ses semblables ?
La maltraitance connaît des motivations variées. On trouve souvent une volonté d'affirmer sa supériorité et sa puissance. Elle conduit à chercher à rabaisser l'autre, de façon à se prouver à soi-même que l'on est plus fort et plus capable que lui. Lorsqu'elle aboutit, l'infériorisation de l'autre procure au maltraitant un sentiment de satisfaction, car elle flatte son ego. Il paraît clair que ce type de comportement est sous-tendu par une tendance à douter de ses propres capacités. C'est comme si le maltraitant avait besoin de se rassurer en se prouvant qu'il était supérieur à l'autre en le rabaissant. Ce comportement exprime donc une forme de vanité.
Parfois, la personne maltraitante ne fait que reproduire ce qu'elle a déjà subi dans un passé plus ou moins lointain. Dans ce cas, la maltraitance est pratiquée pour servir d'exutoire à une plaie douloureuse qui n'a jamais cicatrisé. C'est le signe d'une personnalité pauvre et surtout immature, mais ce cas de figure n'est malheureusement pas si rare que cela.
Dans d'autres cas, l'origine de la maltraitance est plus terre à terre : elle procède d'une sorte d'esclavagisme. C'est celle qui est pratiquée avec les employées de maison et les animaux de cirque ou les bêtes de somme. Dans l'esprit du maltraitant, le sujet maltraité est réduit à une unité de production chosifiée qui doit fournir une performance optimale, et cela sans la moindre considération éthique. (...)